Les derniers chiffres publiés, mercredi, par l’Ile de la Réunion Tourisme (IRT), en collaboration avec l’Insee, indiquent que 420 300 touristes ont visité l’île en 2010.

Si le nombre de visiteurs reste globalement stable, un changement de taille est en train de s’opérer : le tourisme d’agrément reprend des couleurs avec 162 500 vacanciers.

Traditionnellement majoritaire, le tourisme affinitaire a connu une érosion significative l’an dernier (-11,2%) au profit du tourisme d’agrément qui a enregistré une progression notable (+13,4%). Résultat, un touriste sur deux à la Réunion vient pour des raisons familiales tandis qu’un touriste sur quatre vient pour découvrir l’île. Le tourisme d’affaires concerne environ un touriste sur 10 et régresse de 3,2%.

Dans le même temps, l’Insee a relevé que plus 566 000 Réunionnais avaient quitté le département cette année, soit 25% de plus qu’en 2009. “Il faut que l’on étudie s’il existe une corrélation entre ces départs massifs et le recul du tourisme affinitaire.

Étant plus souvent hors du département, les Réunionnais reçoivent peut-être moins de touristes affinitaires du coup”, s’interroge Pascal Viroleau, directeur de l’IRT.

Cette évolution profite aux professionnels du tourisme et à l’économie réunionnaise plus largement car ce sont les touristes d’agrément qui dépensent le plus lors de leur séjour. Première dépense, l’hébergement qui représente 328 euros par ménage (un quart des dépenses). Suivent la restauration (274 euros), la location de voiture (220 euros) et l’achat de souvenirs (171 euros).

En moyenne, un touriste a dépensé 49 euros par jour l’an dernier, ce qui représente 1 248 euros par ménage. Au total, le tourisme a engendré 296,3 millions d’euros en 2010. Un résultat un peu en recul par rapport à 2009 (-3,1%) qui pourrait s’expliquer par le fait que les séjours se raccourcissent (14,6 jours en 2010 contre 16,3 jours en 2009).

Conséquence directe de la hausse du tourisme affinitaire, l’hébergement marchand (hôtels, gîtes…) a fait un bond de 9% par rapport à 2009 avec 221 500 nuitées. C’est la première fois depuis 2006 que l’hébergement chez des proches est moins sollicité que l’hébergement payant. Parmi les hôtels classés, le haut de gamme tire le mieux son épingle du jeu. Les résidences de tourisme (+14,5%), les gîtes (+12%) et les locations meublées (+6,6%) connaissent aussi un vrai regain de fréquentation.

“Le tourisme d’agrément est un marqueur d’attractivité du territoire. Cela signifie aussi que notre travail de communication commence à porter ses fruits, c’est plutôt satisfaisant”, indique Jacqueline Farreyrol, présidente de l’IRT.

Comme chaque année, les premier et quatrième trimestres ont été les meilleurs, avec respectivement une fréquentation en hausse de +15,2% et +2,9%. La fin de l’année reste la saison favorite des touristes qui viennent pour 32% d’entre eux à ce moment-là. Avril, mai et juin sont les mois les moins dynamiques avec des fréquentations en recul de plus de 10%.

Sans surprise, 82,3% des touristes viennent de métropole (France,346 200). Second marché émetteur, l’Union européenne représente 4,3% des arrivées (18 400). Maurice arrive juste derrière avec 4% des visiteurs. Maurice  et l’Europe ont connu de belles progressions en un an (environ 10%).  L’IRT  travaille aussi avec la préfecture pour alléger les procédures pour les touristes venant d’Australie et d’Afrique du Sud. À moyen terme, la Réunion entend bien profiter du boom du tourisme en Asie, particulièrement en Chine.  Reste que les touristes chinois sont très exigeants sur la qualité des hébergements et qu’ils recherchent avant tout des hôtels quatre étoiles et plus, pour le moment au nombre de 6 sur l’île. Des formations à l’anglais sont prévues dans les semaines à venir pour les propriétaires de gîte, histoire de pouvoir accueillir les touristes étrangers dans les meilleures conditions.

(Le Journal de l’île de la Réunion, 12 mai.)