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La Réunion : “ Le système mime encore le pouvoir colonial”, selon le président de la CCIR

22 décembre 2010, 00:00

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<IMG style="FLOAT: left" src="http://www.lexpress.mu/lexpress_cms/newsimages/Gifpo%20inter.jpg">S’il dresse un bilan plutôt positif de son mandat, le président sortant de la chambre de commerce,&nbsp Éric Magamootoo , n’est pas tendre avec les décideurs réunionnais. <BR><BR>Dans huit jours exactement aura lieu l’élection du président&nbsp de la Chambre de Commercer et d’Industrie de La Réunion (CCIR) qui succèdera à M. Magamootoo à la tête de la CCIR. Ce dernier livre ses opinions dans une interview accordée à notre confrère du Journal de l’Ile de La Réunion. <BR><BR>«<EM> Je me suis aperçu, au cours de ces six ans de mandat&nbsp (à la tête de la CCIR), qu’il y a un système, à la Réunion, qu’un homme seul ne peut pas mettre en échec. Un système hérité de l’histoire coloniale et qui fait fi de toute césure politique droite-gauche. Un système qui, de façon cynique, travaille à l’abaissement du niveau culturel général. Je me suis heurté à ce système et n’ai pas pu faire de la création de valeur la priorité des priorités. Regardez : le nombre de groupes économiques réunionnais ne se compte plus que sur les doigts d’une seule main mais pour combien de temps ?</EM> », affirme Éric Magamootoo.<BR><BR>Le président sortant de la CCIR va encore plus loin dans sa critique : « …<EM> ceux qui dirigent aujourd’hui ont clairement fait le choix de faire la fête tous les week-ends, pas de créer de la réflexion ! Regardez ce qui se passe ces jours-ci ! Ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui agissent presque par mimétisme par rapport aux pratiques du pouvoir colonial. Il y a toujours 120 000 personnes qui ne maîtrisent ni la lecture ni l’écriture. Et les décideurs de la Réunion ne se posent pas la question de savoir comment faire pour que les PME réunionnaises réussissent à s’installer dans la création de valeurs</EM> ».<BR><BR>Dans ce contexte, il serait inutile de se battre pour un développement endogène ? Réponse : « <EM>Sur le plan intellectuel, les jeunes entrepreneurs sont parfaitement capables d’entrer dans cette démarche de développement endogène. Mais la problématique passe par deux décisions essentielles : d’une part que le système bancaire soit capable d’accorder des crédits sur 30 ou 40 ans, d’autre part que l’on donne au territoire de la Réunion les conditions d’une concurrence comparable à ailleurs. Pour permettre aux entreprises réunionnaises de se développer sur un marché de volume, il faut placer la création de valeur comme l’alpha et l’oméga de tous les décideurs de la Réunion. Les facteurs sur lesquels nous avons bâti l’import-substitution sont les transferts venant de l’Europe ou de la France. Or les classes moyennes sont en train de s’appauvrir et les transferts de l’Europe vont aller diminuant</EM> ».<BR><BR><STRONG>Source : Le Journal de l’Ile de La Réunion</STRONG><BR>