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La Réunion-élevage : les effluents produiront de l’énergie

15 janvier 2012, 00:00

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La Réunion-élevage : les effluents produiront de l’énergie

Produire de l’énergie à partir de fumier, lisier et autres matières organiques...C’est une première à la Réunion. Une initiative portée par l’Agence Régionale Énergie Réunion (Arer) et la chambre d’Agriculture.(Photo : C’est dans les Hauts de Saint-Joseph que sera créée la première centrale de méthanisation)

La Chambre d’Agriculture de la Réunion et  l’Agence Régionale Énergie Réunion viennent de signer une convention visant à promouvoir la production d’énergies propres dans le secteur agricole. C’est dans les Hauts de Saint-Joseph que sera créée la première centrale de méthanisation. Quinze éleveurs et les abattoirs Duchemann de Jean-Petit participent au projet.

Objectif : produire, grâce à 8 000 tonnes d’effluents, 130 Kilowatts électriques par an. L’équivalent de la consommation du village de Grand-Coude, soit 250 foyers.

"Une fois revendue à Edf, l’électricité sera redistribuée dans le réseau", souligne Élodie Grouset, chargée de mission à l’Arer. L’agriculteur pourra également profiter de cette production d’énergie : "Il pourra, en effet, produire de la chaleur qui servira à chauffer l’eau, l’exploitation ou son habitation". Principal avantage, le complément de revenus stables. "Contrairement au photovoltaïque qui dépend du soleil, la méthanisation est constante sur toute l’année".

Le coût de ce type de projet dépasse les deux millions d’euros, pour la quinzaine d’éleveurs participants. Avec un surcoût pour la Réunion victime d’une problématique bien spécifique : le manque d’espace pour l’épandage des effluents. Parce que même transformés en gaz, ces déchets restent des déchets à éliminer ou à valoriser dans les champs. "Il faut donc coupler le système avec un procédé de compostage. Il faut savoir qu’une fois traité le digestat est de bien meilleure qualité agronomique que les effluents d’élevages bruts. Il n’y a pas de problème d’odeurs, ils sont hygiénisés".

Le retour sur investissement se prévoit entre huit et neuf années. La méthanisation est un procédé entièrement naturel. Les produits pouvant être traités : "Le lisier et le fumier d’élevage, les matières organiques comme les huiles végétales, les déchets d’abattoirs, agro-alimentaires, verts, les restes de repas de cantines etc".

Concrètement, ces matières sont envoyées dans des cuves, fermées et recouvertes par une bâche. À l’intérieur, se produit la dégradation des matières organiques par des bactéries et de cette transformation se dégage un gaz : le méthane. Il existe en métropole cinquante projets similaires. Avec l’augmentation du prix d’achat de l’énergie, l’Arer se veut très optimiste sur l’essor de ces méthodes.