Le syndicat historique du secteur portuaire, la Port-Louis Harbour and Docks Workers Union affirme qu’elle fera front contre le projet de partenariat stratégique de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL).

Les dirigeants de la PLHDWU ont animé ce jeudi 26 mai une conférence de presse à l’hôtel St George à Port-Louis pour réitérer leur opposition au projet de privatisation,. Une privatisation qui se fera  à travers l’ouverture de l’actionnariat de la CHCL à un partenaire stratégique.

«La PLHDWU a toujours été farouchement opposée à l’arrivée d’un partenaire stratégique dans le port. Nous avons d’ailleurs adressé une lettre au Premier ministre en ce sens. Notre syndicat a lutté pour enlever les activités portuaire des mains du secteur privé…Nous restons mobilisés pour faire face à toute éventualité», explique les dirigeants de la PLHDWU.

Le secrétaire-général du syndicat, Rama Valydon,  soutient que la CHCL fonctionne selon les normes internationales en termes de productivité et d’efficacité. De ce fait, le syndicaliste estime qu’un partenaire stratégique n’est pas nécessaire d’autant que  l’opérateur portuaire n’est pas du tout en difficulté.

Toolsiraj Benidyn, président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU) à laquelle la PLHDWU est affiliée, accuse, pour sa par, le syndicaliste Ashok Subron de vouloir diviser les travailleurs du port.

Cette sortie, pour le moins virulente, de Toolsiraj Benidyn à l’encontre d »Ashok Soubron s’inscrit dans le cadre du bras de fer engagé entre la  PLHDWU et la Port-Louis Maritime Employees Union (PLMEA).

Créée en novembre 2010, la PLMEA est affiliée à la General Workers Federation (GWF) et a choisi Ashok Subron comme son négociateur officiel.

Les dirigeants de la PLHDWU ont tout fait pour empêcher la naissance d’un nouveau syndicat dans le port. Elle a contesté une demande de reconnaissance de la PLMEA auprès de l’Employment Relation Tribunal.

Ce tribunal a finalement statué  que la direction de CHCL doit reconnaître  ce syndicat comme représentant des travailleurs du port. La PLHDWU a demandé un judicial review de cette décision auprès de la Cour suprême. L’affaire sera entendue le 21 juin prochain.

La PLHDWU et la FSCOU accusent par ailleurs les dirigeants de la PLMEA d’être à la solde de leur négociateur Ashok Subron qui roulerait pour son propre compte. Ainsi, Toolsiraj Benydin estime que ce dernier est un élément déstabilisateur pour l’unité syndicale. Rama Valaydon soutient, de son côté, qu’Ashok Subron veut entraîner les travailleurs du port dans une grève pour satisfaire son ambition personnelle.

«Nous ne les suivrons pas. Bien au contraire nous les empêcherons de mener le port au bord d’un précipice», affirme Rama Valaydon.

«Aujourd’hui nous réglons les problèmes à travers les négociations et le dialogue bilatéral avec la direction. Il n’y aucun litige à ce jour qui nécessite qu’on prenne une position suicidaire comme le propose le PLMEA», ajoute-t-il.

A l’heure des questions, certains membres de la PLHDWU ont essayé, vainement, d’intimider des journalistes en vue d’éviter les questions gênantes. Notamment celle ayant trait à l’incapacité de la PLHDWU de tenir son assemblée générale le  31 mars dernier.