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La marine kényane pilonne la ville portuaire de Kismayo

30 septembre 2012, 00:00

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La marine kényane a pilonné dans la nuit de samedi à dimanche la cité portuaire de Kismayo au lendemain de l''''évacuation des milices islamistes consécutive à l''assaut mené contre le dernier grand bastion des Chabaab dans le sud de la Somalie, ont déclaré dimanche des habitants.

Mises en déroute par un assaut maritime, aérien et terrestre vendredi soir, les milices ont annoncé samedi s''être retirées de la ville dont elles avaient fait leur principale source de revenus et un centre opérationnel pour les zones encore contrôlées dans le centre et le sud du pays.

Le pilonnage qui s''est poursuivi dans la nuit visait sans doute à briser des poches de résistance du groupe somalien affilié à Al Qaïda et actif depuis 2007, ou à cibler des installations militaires de la ville côtière.

"Les navires ont tiré des obus étourdissants jusqu''en périphérie de la ville la nuit dernière, mais plusieurs sont tombés sur des maisons", a déclaré Samira Ismail, une mère de quatre enfants.

Selon Al Chabaab, deux enfants ont été tués et d''autres personnes blessées dans ces bombardements. L''information a été démentie par le porte-parole de l''armée kényane, le colonel Cyrus Oguna.

"FAIRE TRES ATTENTION"

Les soldats kényans et somaliens envoyés pour reprendre Kismayo des mains d''Al Chabaab sont toujours stationnés dans la périphérie de la ville, a-t-il déclaré, ajoutant qu''ils avançaient prudemment au cas où l''annonce du retrait d''Al Chabaab serait une ruse pour les prendre au piège.

"Les soldats consolident leur position et prévoient de se déplacer dans la partie sud de la ville", a déclaré Oguna à Reuters.

"Nous devons faire très attention. Nous ne voulons pas nous mettre dans une situation qui nous conduirait à commencer à perdre des soldats ici et là."

La partie sud de la ville correspond en réalité à son centre stratégique. Quiconque s''en empare prend le contrôle du port et d''autres infrastructures importantes.

Le contingent kényan et l''armée nationale somalienne, qui combattent sous la bannière de la Mission de l''Union africaine en Somalie (Amisom), n''ont subi aucune perte au cours de l''opération, a précisé Oguna.

Un responsable d''Al Chabaab a déclaré quand à lui que même si le groupe avait cédé le contrôle de Kismayo, ses combattants étaient prêts à engager le combat avec les forces alliées lorsque ces dernières seront entrées dans la ville.

"Nous attendons juste que l''Union africaine (UA) et les soldats somaliens entrent dans la ville. Nous devrions les combattre dans les rues principales et adjacentes. Nous avons abandonné la ville. Pourquoi est-ce qu''ils n''y vont pas s''ils en ont le courage?", a déclaré à Reuters Sheikh Hudayfa Abdirahman, chef du groupe dans la région de Jubba.

PAS UNE DEFAITE

Dans la capitale kényane Nairobi, un enfant de neuf ans a par ailleurs été tué et trois autres ont été blessés dimanche par une grenade lancée dans une église, a-t-on appris auprès de la police kényane et du personnel médical. Les forces de l''ordre soupçonnent les islamistes d''Al Chabaab.

Plusieurs attentats avaient déjà été commis au Kenya depuis que Nairobi a dépêché des troupes en Somalie pour combattre les miliciens d''Al Chabaab après une série d''enlèvements sur son territoire. (voir )

Selon des analystes spécialistes de la Somalie, la retraite tactique d''Al Chabaab est pourtant loin d''être synonyme de défaite pour les islamistes.

Abdirahman a fait savoir que le début de la saison des pluies aiderait les Chabaab à lancer une contre-attaque.

"Nous devrions combattre les ennemis dans les savanes boueuses entre Kismayo et le Kenya. Les ennemis seront bloqués dans la boue. Nous sommes sûrs qu''ils ne régneront jamais dans la paix", a-t-il dit.

Al Chabaab, qui a fusionné officiellement avec Al Qaïda en février, perd pourtant un à un ses bastions depuis un an, sous la pression conjuguée des forces de l''Amisom et des troupes gouvernementales somaliennes.

Le Kenya a envoyé son armée en Somalie en octobre après une série de raids transfrontaliers visant les forces de sécurité kényanes ou des touristes étrangers.

(Par par Abdi et Sheikh et Feisal Omar)

(Source: Reuters)