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La Grèce entame une grève générale de 48 heures contre l''austérité

10 février 2012, 00:00

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La Grèce entame une grève générale de 48 heures contre l''austérité

La Grèce a entamé vendredi une grève générale de 48 heures contre le nouveau plan d''''austérité réclamé par UE et FMI, qui ont mis les dirigeants politiques au défi d''avaler la potion amère en surmontant leurs divisions et calculs, sous peine d''un lâchage du pays.<BR><BR>Comme en juin et en octobre, Athènes était paralysée par les débrayages dans les transports en commun, le déploiement policier et le fonctionnement au ralenti des services publics, alors que des milliers de manifestants commençaient à se masser sur la place centrale Syntagma.<BR><BR>Peu après midi, la police dénombrait 7.000 personnes qui s''ajoutaient aux 10.000 militants communistes rassemblés plus loin à l''appel du Front syndical Pame.<BR><BR>Quelque 2.000 ouvriers des chantiers navals et dockers manifestaient aussi au port du Pirée, où la grève bloquait les bateaux à quai.<BR><BR>"<EM>Les capitalistes doivent payer la crise" </EM>proclamait une banderole devant le parlement, dont les abords étaient bouclés par les forces de l''ordre, les affrontements entre police et manifestants étant devenus monnaie courante sur la place, épicentre de la contestation depuis deux ans.<BR><BR>La riposte syndicale a été lancée dès l''annonce jeudi d''un accord des trois partis gouvernementaux sur le train de mesures d''austérité exigé par les bailleurs de fonds de la Grèce pour débloquer un nouveau plan de sauvetage combinant désendettement et renflouement.<BR><BR>Les mesures prévues, dont une réduction de 22% du salaire minimum dans le cadre d''une déréglementation générale du marché du travail, la suppression dans l''année de 15.000 emplois publics et des coupes sur certaines pensions de retraite, "<EM>vont être le tombeau de la société grecque</EM>", ont dénoncé les syndicats, déniant au gouvernement toute <EM>"légitimité pour les imposer".<BR><BR></EM>Dans la ligne de son parti communiste de tutelle, KKE, qui appelle au "<EM>soulèvement"</EM> pour précipiter des élections, le Pame a déjà massé jeudi soir quelque 8.000 sympathisants dans le centre d''Athènes.<BR><BR>Parmi les manifestants vendredi, Constantinos Amonas, ouvrier dans une usine de plasturgie, résume ainsi les enjeux: <EM>"le peuple doit prendre les choses dans ses propres mains (...) si ces mesures passent, la Grèce sera sous occupation".<BR></EM>Mais la véritable épreuve sociale doit se jouer dimanche, quand les contestataires de tous bords sont appelés à affluer devant le parlement, censé pour sa part avaliser dans la nuit ou lundi le programme économique du pays dicté par les créanciers.<BR><BR>La zone euro a prévenu jeudi soir qu''elle attendait ce vote avant d''envisager de débloquer une première tranche, visant à éviter au pays le défaut de paiement fin mars, d''un deuxième prêt à la Grèce de 130 milliards.<BR><BR>Fort d''une majorité théorique de 252 voix sur 300, l''exécutif réunissant socialiste, droite et extrême-droite autour de l''ex-banquier central Lucas Papademos doit peaufiner dans l''après-midi en conseil des ministres le texte exact qui sera soumis au vote, alors que l''austérité fait craquer la cohésion des partis gouvernementaux.<BR><BR>Un député socialiste a annoncé sa démission vendredi, après celle la veille du secrétaire d''Etat au Travail qui a dénoncé un "<EM>chantage"</EM> des créanciers, tandis qu''un responsable du secteur syndical au sein de la Nouvelle Démocratie (droite) annonçait son départ.<BR><BR>Pour eux, la purge présentée par UE et FMI comme devant relancer la machine économique en lui redonnant de la compétitivité risque au contraire de plonger encore plus le pays dans une récession qui entre dans sa cinquième année, et a déjà fait exploser le chômage à près de 21%.<BR><BR>Ces réserves, qui rythment aussi la valse-hésitation du dirigeant conservateur Antonis Samaras, accusé par les socialistes et soupçonné par les Européens de vouloir se soustraire dès que possible aux diktats de rigueur, ont porté à leur comble la défiance des Européens, dont certains n''excluent plus d''abandonner le pays à son sort.<BR><BR>D''autant que les contours de <EM>"l''accord</EM>" des partenaires gouvernementaux dont s''est prévalu jeudi le Premier ministre restent nébuleux. Et ce alors que le pays s''avance vers des élections anticipées au printemps, encore réclamées jeudi par M. Samaras, qui part favori.<BR><BR>"<EM>Comme l''a montré la réunion de l''Eurogroupe, nous n''avons parcouru que la moitié du chemin. Le moment est crucial et impose responsabilité, et seulement responsabilité</EM>", a résumé dans la nuit le porte-parole du gouvernement, Pantelis Kapsis.<BR><BR><STRONG><EM>Source : AFP <BR></EM></STRONG>