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La France promet d'aider le Mali à se reconstruire

20 septembre 2013, 14:41

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La France promet d'aider le Mali à se reconstruire

François Hollande a promis jeudi à Bamako que la France resterait aux côtés des Maliens pour reconstruire le pays comme elle les a aidés à chasser les rebelles islamistes qui menaçaient d'envahir leur territoire.

 

Huit mois après le début de l'opération Serval et un mois après l'élection présidentielle malienne, le chef de l'Etat français a assisté à la cérémonie d'installation du président Ibrahim Boubacar Keïta devant des dizaines de milliers de personnes réunies dans un stade de la capitale malienne.

 

"Nous avons donné la plus grande leçon de solidarité entre les peuples pour la sécurité du Mali, du Sahel et aussi de l'Europe, quand il s'agit de lutter contre le terrorisme", a-t-il déclaré dans un discours.

 

"C'est quand le droit est bafoué, que des femmes et des enfants sont massacrés, c'est à ce moment-là que la communauté internationale doit se lever", a-t-il ajouté dans une référence implicite au drame syrien à propos duquel la France essaie d'agir, sans réussir à faire porter sa voix au niveau de celles des Etats-Unis et de la Russie.

 

Revenant un peu plus tard, au cours d'une conférence de presse, sur la question syrienne, François Hollande a déclaré: "Nous ne sommes indifférents à aucune situation. La France doit porter la même parole, avoir la même volonté, la même détermination, le même engagement quand un droit fondamental est floué ou un peuple massacré, en l'occurrence en Syrie, gazé."

 

Le sujet sera au coeur de sa visite à New York la semaine prochaine pour l'Assemblée générale des Nations unies. Dans l'avion qui devait décoller de Bamako dans la soirée, le président français a annoncé qu'il pourrait rencontrer le président iranien Hassan Rohani en marge de cette Assemblée générale. Lors de la cérémonie entrecoupée d'intermèdes musicaux, François Hollande et la quinzaine de dirigeants africains présents ont apporté leur soutien à Ibrahim Boubacar Keïta.

 

Elu le 11 août avec 78% des voix, celui que l'on surnomme "IBK" a prêté serment le 4 septembre, quelques jours avant la nomination du gouvernement. Des élections législatives doivent parachever en novembre le processus de transition politique. "Aujourd'hui, le Mali a pris son destin en main", a souligné François Hollande. "Cette élection ouvre la voie de la reconstruction, de la transition et là aussi, je vous l'assure, la France sera là pour vous accompagner".

 

La France, qui a perdu sept soldats au Mali, compte faire passer son contingent de 3.200 hommes aujourd'hui à un millier d'ici la fin de l'année. Elle a en outre promis 280 millions d'euros d'aide sur les 3,5 milliards levés lors d'une conférence de donateurs à Bruxelles.

 

"La France, pas ses forces armées, restera au Mali tant que la menace existera", a dit François Hollande lors de sa conférence de presse de fin de journée, tout en confirmant le calendrier de retrait des troupes françaises, auxquelles il a rendu visite avant de reprendre l'avion pour Paris.

 

Chaleureux, l'accueil du président français n'a pas atteint le degré de ferveur qui avait accompagné sa visite du 2 février dernier, que François Hollande avait alors décrit comme "la journée la plus importante de a vie politique". "Nous avons gagné cette guerre", a-t-il dit.

 

Les accrochages qui se déroulent régulièrement dans le nord du pays démontrent cependant que la situation est loin d'être totalement normalisée.Par cette intervention, l'ancienne puissance coloniale "est venue honorer une dette qui a été contractée lors des deux conflits mondiaux du XXe siècle", a-t-il aussi fait remarquer.

 

L'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta "annonce un nouveau départ, un nouveau soleil pour le Mali", a déclaré au micro l'animateur de la cérémonie organisée dans le stade du 26 mars, date du renversement de la dictature en 1990.

 

Monté à bord d'un véhicule militaire recouvert du drapeau rouge-jaune-vert du Mali, "IBK" a fait le tour du stade sous les applaudissements et des enfants ont entonné l'hymne national malien, dont les paroles disent : "Pour l'Afrique et pour toi Mali, notre combat c'est la liberté".