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La France mettra en oeuvre sans attendre la taxe Tobin

7 janvier 2012, 00:00

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La France a annoncé vendredi qu''''elle entendait "donner l''exemple" en prenant d''ici fin janvier des décisions sur une taxe sur les transactions financières, avec ou sans l''Allemagne, tout en espérant être suivie par l''ensemble de la zone euro.

Mais à Berlin, la chancellerie fédérale a souligné vendredi que la position allemande était inchangée, l''objectif étant de chercher un accord de l''ensemble de l''Union européenne.

Le nouveau président du Conseil italien, Mario Monti, qui vient de se rallier au principe de cette taxe, a lui aussi insisté à Paris sur la nécessité d''éviter des initiatives "en solitaire" des Etats concernés.

Le sujet devrait être au menu de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel prévue lundi à Berlin et du Conseil européen programmé le 30 janvier à Bruxelles.

"Le fait que les transactions financières soient les seules transactions exonérées de toute taxe, c''est inacceptable", a dit Nicolas Sarkozy, qui concluait le colloque "Nouveau monde", organisé par le ministre de l''Industrie, Eric Besson.
"La zone euro doit montrer l''exemple" mais "nous n''attendrons pas que tous les autres soient d''accord pour la mettre en oeuvre, nous la mettrons en oeuvre parce que nous y croyons", a ajouté le président français, qui en a fait une des priorités de son action pendant les derniers mois de son mandat.

Son conseiller spécial, Henri Guaino, a indiqué sur RMC que des décisions seraient "prises avant la fin du mois de janvier pour ce qui concerne la France".

"C''est mieux s''il y a l''Allemagne, moi j''espère qu''on le fera avec l''Allemagne, nous allons continuer à en discuter dans les jours et dans les semaines qui viennent. Mais la France est prête à donner l''exemple sur ce sujet et elle espère pouvoir entraîner les autres
", a-t-il précisé.

Dans un communiqué, plusieurs ONG - Aides, Oxfam France, Plus et One France ont fait "part de leurs interrogations", soulignant que les modalités ne sont pas précisées.

METTRE LE PIED DANS L''EAU FROIDE
"En cette période pré-électorale propice aux déclarations d''intention, nos organisations appellent à la plus grande vigilance sur l''évolution de ce dossier", écrivent-elles.

L''opposition socialiste dénonce, elle, une prise de position "électoraliste" par la voix de la sénatrice Nicole Bricq.
"Franchement, il va nous en sortir une tous les jours comme ça", a-t-elle déclaré sur Public Sénat.

En visite à Paris, Mario Monti, qui a succédé fin 2011 à Silvio Berlusconi, a souligné que son gouvernement venait de faire une "ouverture sur la taxation des transactions financières". "Ce n''était pas la position de l''Italie auparavant", a-t-il dit à l''issue d''un déjeuner avec son homologue français François Fillon à l''hôtel Matignon.

"Evidemment, il est nécessaire que les différents pays n''aillent pas en solitaire dans l''application de cette taxe. Il faut une perspective européenne à laquelle nous travaillons tous", a-t-il ajouté.

Sur France 24, Mario Monti a précisé par la suite que "pour être efficace, cette mesure doit concerner au moins la zone euro".

François Fillon lui a répondu que la France était d''accord avec les propositions avancées par la Commission européenne pour mettre en oeuvre la taxe, ajoutant : "Simplement, à un moment, il faudra que quelqu''un mette le pied dans l''eau froide".

A Berlin, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert, a rappelé que, pour l''Allemagne, l''introduction d''une taxe sur les transactions financières était "souhaitable" au niveau mondial.

"Ce n''est pour l''instant pas possible, donc l''objectif explicite du gouvernement est de parvenir à l''introduction du taxe sur les transactions financières dans l''Union européenne", a-t-il ajouté.

Le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, a-t-il poursuivi, a "souligné que la France et l''Allemagne devaient clarifier dans les premières semaines et mois de 2012 si la taxe sur les transactions financières pouvait être adoptée dans le cadre de l''Union européenne à 27", a-t-il conclu.