La Fédération des créoles mauriciens (FCM) organise un forum-débat à l’occasion de la Journée mondiale de la langue maternelle le 21 février. Annonçant cet événement les porte-parole de la FCM ont déclaré que le kreol appartient à tous les Mauriciens et qu’il faut le valoriser. 

La Fédération des Créoles mauriciens (FCM) est d’avis que «Le Kreol doit être enseigné comme un droit et non comme une faveur faite à une partie de la population». C’est ce qu’a déclaré Jean-Yves Violette président de la commission éducation au sein de la FCM, ce mercredi 17 février, lors d’une conférence de presse tenue à Port-Louis. Il a rappelé l’importance d’utiliser le kreol comme médium d’enseignement à Maurice. «C’est un droit humain. Ce n’est pas nous qui le disons, les Nations Unies le reconnaissent comme un droit. C’est également un droit culturel, plus particulièrement en faveur des minorités», déclare-t-il.  Jean-Yves Violette va plus loin en disant que l’introduction du Kreol dans les écoles est un droit constitutionnel, puisque tous les enfants mauriciens doivent avoir des chances égales. 

Lors de ce point de presse, l’accent a été mis sur la célébration de la journée mondiale de la langue maternelle le 21 février. Le vice-président de la fédération, Jean-Claude Tour, a  dans un premier temps, dressé un bilan des activités du groupe depuis le début de l’année. «Nous avons lancé, à partir de notre dernière conférence de presse, un débat national sur l’introduction du Kreol à l’école. Un consensus national a été trouvé et une décision a été annoncé par le Premier ministre, à l’occasion de la célébration du 175ème anniversaire de l’Abolition de l’esclavage», déclare Jean-Claude Tour, vice président de la FCM. 

Les responsables de la fédération ont rencontré, le 16 février, le ministre de l’Education, Vasant Bunwaree. Ce dernier a assuré qu’une Task Force travaille actuellement sur l’introduction du Kreol à l’école. «Nous nous sommes attardés sur les méthodes d’implémentation de cette langue à l’école avec le ministre. C’est-à-dire, quand, comment le gouvernement compte s’y prendre pour réaliser la décision annoncé par le premier Ministre »  a expliqué Jean-Yves Violette. «Nous veillerons à ce que le Kreol Speaking Union se mette en place dans le plus bref délai, pour que ce projet se concrétise au plus vite», ajoute-t-il.

Toutefois, Jean-Claude Tour a tenu à rappeler que la FCM ne cherche pas à imposer le Kreol dans les écoles. Elle demande à ce que cette langue soit optionnelle. Les intervenants lors de ont apporté une autre précision : il n’y a pas d’accaparement de cette langue par le FCM. «C’est une langue qui appartient à tout les Mauriciens et c’est notre devoir de nous en occuper en tant que citoyens. Pour le valoriser » affirme Jean-Yves Violette.

La journée mondiale de la langue maternelle célébrée le dimanche 21 février sera marquée par un forum-débat, organisé par la FCM. Les activités débuteront à 9h30 à l’auditorium Octave Wiéhe à Réduit. La fédération metra l’accent sur l’importance de la langue Kreol.

Des linguistes, spécialistes, experts seront présents pour répondre à toutes les questions du public. «Nous voulons dissiper toutes les peurs qui peuvent exister par rapport à l’introduction du Kreol dans nos écoles», affirme Jean-Claude Tour. «Nous voulons également valoriser cette langue. Elle est le véhicule d’une culture qui ne peut exister sans elle», ajoute-t-il.
C’est dans ce but que des poèmes, des chants, des slams en Kreol entrecouperons les interventions des spécialistes lors de ce forum-débat. «Nous sommes conscients que notre devoir est d’œuvrer en faveur de la nation mauricienne. Nous n’avons rien à cacher, nous faisons tout dans la transparence. La langue Kreol est un élément unificateur dans notre pays», conclut Jean-Claude Tour.

La fédération invite tous les Mauriciens à participer à ce forum-débat le dimanche 21 février à 9h30 à l’auditorium Octave Wiehé pour célébrer la journée mondiale de la langue maternelle décrétée par les Nations Unies. L’accent est mis sur fait que la langue Kreol doit être reconnue comme élément important dans le développement social, économique et culturel du pays.