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La famine s''étend en Somalie

4 août 2011, 00:00

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La famine s''étend en Somalie

L''''ONU estime que trois nouvelles régions du pays, dont la capitale, sont frappées par le manque de nourriture. La situation est désespérée.
 
Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région en fin de semaine dernière n''y auront rien fait. La famine continue de se propager en Somalie. Mercredi, l''ONU l''a déclarée dans trois nouvelles régions du sud du pays : le corridor d''Afgooye, la capitale Mogadiscio et le Moyen-Shabelle. Trois territoires qui viennent s''ajouter aux deux régions où la famine a déjà été décrétée le 20 juillet dernier, Bakool et le Bas-Shabelle.

Les critères de l''ONU pour décrire un état de famine restent dramatiquement les mêmes : un taux de mortalité supérieur à deux personnes par jour sur 10 000, une malnutrition aiguë touchant plus de 30 % de la population, une disponibilité de l''alimentation très inférieure à 2 100 calories et moins de 4 litres d''eau par jour et par personne. Douze millions de personnes sont menacées. Les Nations unies réclament 1,4 milliard de dollars pour faire face à la catastrophe humanitaire.

Rien qu''à Mogadiscio, ville pourtant ravagée par les combats entre les shebabs ( islamistes)  et les forces gouvernementales somaliennes, 370 000 déplacés ont afflué depuis le mois de juin, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Les combats continuent

Toutes les ONG engagées contre la faim et la malnutrition travaillent en "remote control", c''est-à-dire à distance, depuis le Kenya essentiellement, employant des locaux pour distribuer l''aide à l''intérieur du pays. Seul le Programme alimentaire mondial (PAM), agence onusienne, dispose d''une quinzaine de centres dans la capitale somalienne.

Des centres alimentés depuis une semaine par un pont aérien depuis Nairobi. Cent tonnes de Plumpy''Sup, un aliment très énergétique, sont en cours d''acheminement. Le PAM fournit 85 000 repas par jour à Mogadiscio. Mais impossible pour l''instant de s''aventurer à l''intérieur des terres somaliennes, surtout dans les régions du Sud, contrôlées par les shebabs.

C''est pourquoi d''autres ponts aériens ont été mis en place, notamment en direction de Gedo, à l''ouest de la Somalie, aux portes du Kenya, un pays également très touché par la sécheresse et profondément déstabilisé par la crise somalienne. Rien qu''en juillet, 40 000 réfugiés ont afflué dans les camps de Dadaab.

"C''est le nombre d''arrivants le plus important dans l''histoire de ce camp depuis vingt ans", explique la représentante spéciale du secrétaire général de l''ONU pour la Somalie, Augustine Mahiga, plus préoccupée que jamais.

"Malheureusement, au milieu de cette crise, les combats continuent", déplore-t-elle, avant de prévenir : "L''insécurité dans certaines zones signifie que les travailleurs humanitaires prennent de grands risques pour acheminer l''aide." Photo : La famine a officiellement fait son entrée à Mogadiscio, capitale de la Somalie.

(Source : Le Point.fr, AFP, 4 août 2011. )