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La Fédération des Créoles Mauriciens exclut de ses rangs le candidat travailliste, Edley Chimon

18 avril 2010, 00:00

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La Fédération des Créoles Mauriciens exclut de ses rangs le candidat travailliste, Edley Chimon

Edley Chimon ne fait, désormais, plus partie de la Fédération des Créoles Mauriciens (FCM). Il n’a pas démissionné. C’est la FCM qui a décidé de l’exclure. La FCM s’engage dans une campagne d’explication dès demain.

L’exécutif de la FCM, qui s’est réuni dans l’après-midi du 17 avril, à son siège, à la Jade House à Port-Louis, a pris la décision d’exclure Edley Chimon. Ce dernier n’était pas présent à cette réunion.

Les dirigeants de la  FCM affirment qu’Edley Chimon ne peut plus faire partie de son exécutif. Il  est maintenant membre d’un parti politique, qui plus est, candidat aux prochaines élections. La FCM tient à rester apolitique.

Le candidat de l’Alliance de l’Avenir à Curepipe qui était trésorier de la FCM a informé ses collègues de la Fédération, vendredi matin, par sms et au téléphone, d’une offre qu’allait lui faire  Premier ministre. Le Père Jocelyn Grégoire, président de la FCM dit avoir expliqué à Edley Chimon que cela nuirait à la Fédération s’il se portait candidat dans un parti, tout en restant à  la tête de la FCM.

Chimon aurait assuré le Père Grégoire qu’il déclinerait l’offre de Navin Ramgoolam. Toutefois tel n’a pas été le cas.

«Edley Chimon a décidé de s’engager en politique en son personnel. Cela n’a rien à voir avec la FCM. Lors de mes rencontres avec Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Pravind Jugnauth ou Xavier Luc Duval, je n’ai jamais négocié pour obtenir des ‘tickets’ ou des postes dans des ambassades des corps paraétatiques J’ai accepté de les rencontrer pour lutter pour une cause, la cause créole, qui dépasse le cadre de ces élections», soutient le Père Jocelyn Grégoire, président de la FCM.

De son côté, Jean Claude Tour, le vice-président de la FCM, confie qu’Edley Chimon n’avait jusqu’à samedi après-midi présent, pas remis sa lettre de démission de  la FCM.

En ce qui concerne Danielle Turner, également candidate de l’Alliance de l’Avenir, le Père Grégoire tient à préciser que celle-ci n’est pas membre de la FCM, « puisque la MMKA, dont elle est une des représentantes, ne fait plus partie de la FCM depuis longtemps».

La FCM, précise le Père Grégoire, est une fédération composée de 20 associations et a des structures. « On avait commencé avec cinq associations dont la MMKA. Puis depuis qu’elle a été enregistré, la FCM s’est structurée. Les associations affiliées payent une contribution. La MMKA n’a pas rempli ces formalités. Au contraire, ce mouvement a pris ses distances de la FCM », explique Jocelyn Grégoire.

Comment se fait-il que des représentants de la MMKA étaient présent au college St Mary’s pour le carrefour organisé par la FCM ? Jean-Claude Tour se charge de répondre à cette question. «  C’était une rencontre pour partager nos points de vue. Nous avions invités nos membres affiliés et d’autres organisations », précise-t-il.

Bref, la FCM veut se dissocier d’Edley Chimon et de Danielle Turner. Elle a peur que les créoles mauriciens confondent les objectifs de la FCM et ceux de ces candidats à cause du lien qu’ils avaient, dans le passé avec la FCM. Elle craint que l’investiture de Chimon et de Turner ne divise la communauté créole.

A ce stade, la priorité de la FCM  est de bien faire comprendre qu’elle n’a pas négocié des tickets auprès des dirigeants politiques. « Au contraire quand j’ai rencontré le Premier ministre, il m’a demandé des noms pour des postes. Je lui ai  fait comprendre que ce n’est pas cela mon combat »,  affirme Jocelyn Grégoire.

« Il faudra clarifier les choses», dit-il.  C’est ainsi que la FCM émettra un communiqué incessamment et tiendra une conférence de presse le 20 avril 2010, à 10h, à son siège, à la Jade Hou se, à Port-Louis.

«Il nous faut clarifier toute confusion qu’il y aurait dans la tête des créoles. Ils doivent savoir que la FCM n’a recommandé aucun candidat au Premier ministre, Navin Ramgoolam. La FCM n’a jamais mandaté qui que ce soit pour la représenter dans tel parti ou telle circonscription. La FCM n’est pas un ‘roder bout’. Notre combat dépasse le cadre des élections», rappelle le Père Grégoire.

Il déclare que ce sont les politiciens qui demandent à le rencontrer. La FCM ne sollicite d’elle-même, aucune rencontre avec eux mais, n’est pas contre le dialogue. D’ailleurs, le Père Grégoire rencontrera à nouveau le leader de l’Alliance du Cœur, Paul Bérenger, à la demande de celui-ci, ce dimanche.

Enfin, le Père Grégoire répète que la FCM ne donne pas de mot d’ordre de vote aux créoles pour élire tel candidat ou parti politique. Toutefois, la fédération leur demande d’aller voter «en masse» le jour des élections.

«Nous lançons un appel aux créoles de faire leur devoir civique. La FCM ne leur dit pas de voter pour tel candidat ou parti mais, de voter selon leur conscience et leur liberté de choix», conclut le Père Grégoire.