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La destitution du maire de Tana risque de corser la crise politique

4 février 2009, 01:00

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La destitution du maire de Tana risque de corser la crise politique

Le remplacement d’Andry Rajoelina par un administrateur  civile à la tête de la mairie d''''Antananarivo va relancer le bras de fer entre le Président Ravalomanana et le maire d’Antanaanrivo.

Le président Ravalomanana lance une nouvelle offensive dans son conflit contre Andry Rajoelina, fondateur de l''association Tanora malagasy vonona (TGV). Le régime, par l''intermédiaire du ministère de l''Intérieur, a remplacé le maire d''Antananarivo par un président de délégation spéciale (PDS).

Guy Rivo Randrianarisoa, ancien directeur général au ministère de la Décentralisation, a été désigné PDS à la tête de la commune urbaine d''Antananarivo (CUA).

La décision du gouvernement de destituer Andry Rajoelina risque de raviver la crise politique actuelle. Le maire évincé n''a pas tardé à répliquer. « La population va rester calme. Ceux qui ont élu Andry Rajoelina vont faire un sit-in à Mahamasina et à Tsimbazaza (lieux des bureaux municipaux) pour bloquer la machine administrative municipale », a soutenu le maire destitué. Il a également indiqué le report de sa tournée à Antsiranana.

Andry Rajoelina a également annoncé la fermeture de tous les bureaux des arrondissements et le début de remplacement des chefs de quartier. Il a en même temps conseillé aux étrangers « de rester chez eux, étant donné l''imprévisibilité de ce qui peut se passer ».

En effet, en début de soirée, le fondateur du TGV entouré de ses collaborateurs, de plusieurs parlementaires et d''anciens députés, a tenté de démolir le fondement juridique de l''arrêté ministériel. Il dénonce l''absence de motif dans le texte du gouvernement ainsi que d''autres vices de procédure dans la décision qu''il qualifie de « dictatoriale».

Guy Rivo Randrianarisoa, de son côte, s''est tout de suite rendu au bureau du maire, à Mahamasina, en milieu d''après-midi, le mardi 3 février pour prendre possession de son nouveau lieu de travail. Il était accompagné d''Edmond Rakotomavo, préfet de police d''Antananarivo, et d''un huissier, Tout s''est déroulé dans le calme.

Interrogé sur ses intentions, le nouveau PDS a tenu à calmer le jeu. L''ancien directeur général de la Décentralisation soutient qu''il est là « pour travailler main dans la main avec la population d''Antananarivo, afin de faire briller à nouveau la capitale ». Il a également précisé qu''il est là en tant que technicien. « Je ne fais pas partie du Tim et ne fais pas de politique », a-t-il ajouté.

Guy Rivo Randrianarisoa, le nouveau président de la délégation spéciale (PDS) a déjà été membre de l''équipe dirigeante de la Commune d’Antananarivo. Il avait été secrétaire général de la CUA du temps du maire Patrick Ramiaramanana, puis du PDS Hery Rafalimanana. Il avait ensuite été désigné directeur général de  la Décentralisation au ministère de la Décentralisation.

Le nouveau PDS sera épaulé par Edouard Razafimanantena, ancien vice-PDS, et par Patrick Razakanifidiny. Les trois membres de la délégation spéciale, assureront à la fois les fonctions du maire, de l''ensemble du bureau de l''exécutif et  du conseil municipal.