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La conférence de Paris prône le dégel des avoirs libyens

2 septembre 2011, 00:00

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La conférence de Paris prône le dégel des avoirs libyens

Une soixantaine de pays et d''''organisations ont prôné jeudi le dégel rapide des dizaines de milliards de dollars d''avoirs libyens bloqués dans le monde et demandé dans le même temps aux nouvelles autorités de Tripoli d''oeuvrer à la réconciliation et au "pardon".

Quarante-deux ans jour pour jour après l''arrivée au pouvoir du colonel Mouammar Kadhafi, qui a appelé jeudi ses partisans à poursuivre le combat, la conférence internationale "pour le soutien à la Libye nouvelle" a décidé en outre de maintenir la pression militaire jusqu''à ce que toute menace ait disparu.

Fer de lance de l''opération qui a permis de mettre fin à son régime, la France et la Grande-Bretagne étaient à l''origine de cette conférence convoquée pour rallier le soutien de la communauté internationale au Conseil national de transition (CNT) libyen.

"L''argent qui a été détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Une quinzaine de milliards de dollars d''avoirs libyens gelés en vertu des sanctions internationales ont été débloqués à ce jour ou sont sur le point de l''être par les pays réunis à Paris, la France ayant pour sa part libéré "aujourd''hui même" 1,5 milliard d''euros, a-t-il précisé lors d''une conférence de presse.

Une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies est nécessaire pour achever l''opération, destinée au financement de la reconstruction de la Libye ravagée par six mois de guerre.

Mais elle rencontre des résistances, notamment de l''Afrique du Sud, qui, opposée à l''intervention militaire internationale, a boudé la réunion de Paris.

"Il faut une résolution plus large, nous essayons de la rédiger", a déclaré le Premier ministre britannique, David Cameron, tandis que Nicolas Sarkozy se montrait optimiste.

"Ça progresse", a-t-il dit, ajoutant qu''il prendrait contact avec le président sud-africain Jacob Zuma "pour le convaincre de nous aider".

KADHAFI POURRAIT ÊTRE JUGÉ EN LIBYE

Les pays présents dans la capitale française ont demandé aux nouvelles autorités libyennes de mener une politique de réconciliation dans le pays après la fin des combats.

"Rien ne peut se faire sans la réconciliation et le pardon", a résumé le président français.

Le président CNT, Moustapha Abdeljalil, s''y est formellement engagé en assurant qu''il allait assurer une "transition pacifique" dans le respect de "l''Etat de droit".

Il a promis en outre que les responsables de violations graves des droits de l''homme commises pendant le conflit seraient poursuivis en justice.

Le secrétaire général de l''Onu, Ban Ki-moon, a estimé que la crise humanitaire en Libye était "sévère" et nécessitait une mobilisation internationale rapide sous l''égide de l''Onu.

"Les Nations Unies sont prêtes, je compte sur le plein soutien de la communauté internationale", a-t-il dit.

Mais pour reconstruire le pays, il faut d''abord que les dernières poches de résistance kadhafistes soient neutralisées.
Les participants se sont prononcés à la demande expresse des nouvelles autorités pour la "poursuite des frappes de l''Otan tant que M. Kadhafi et ses partisans seront une menace pour la Libye", a souligné Nicolas Sarkozy.

"M. Kadhafi doit être arrêté et les Libyens décideront librement s''il convient qu''il soit jugé en Libye ou devant les juridictions internationales. Ce n''est pas notre décision", a-t-il ajouté.

"Nous sommes bien dans le cadre d''un Etat de droit (mais) il peut y avoir un fait de guerre, des éléments de cette nature", a-t-il ajouté au terme de la conférence.

La Cour pénale internationale (CPI) a inculpé le colonel Kadhafi, au pouvoir en Libye ces 41 dernières années, pour crimes de guerre.

Les pays du "groupe des amis de la Libye nouvelle" prévoient de se réunir une nouvelle fois fin septembre à New York.

(Source : Reuters)