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La COI veut promouvoir le concept d’Indianocéanie entre les îles
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La COI veut promouvoir le concept d’Indianocéanie entre les îles
La Commission de l’Océan Indien s’engage en faveur de la culture indianocénique. Elle fera la part belle aux artistes des îles de l’océan Indien en juin prochain avec un colloque autour du thème «Définir et Chanter l’Indianocéanie».
C’EST QUOI L’INDIANOEANIE ?
L’Indianocéanie est le nom par lequel les pays du sud-ouest de l’océan Indien, regroupés au sein de la Commission de l’océan Indien, s’identifient et se reconnaissent. Si l’indianocéanisme n’est pas un concept nouveau, son appropriation par les îles du sud-ouest de l’océan Indien (Comores, Madagascar, Maurice, La Réunion, Seychelles) est récente.
Ce néologisme a été inventé par l’écrivain mauricien Camille de Rauville en 1961. De Rauville qui a séjourné longtemps à Madagascar et à La Réunion, publie en 1956, à Antananarivo, une Anthologie de l’océan Indien. En 1961, il évoque, en se référant aux littératures des îles de la région, l’émergence d’ « un nouvel humanisme au coeur de l’océan Indien ». Il le nomme « indianocéanisme ».
Le mot « indianocéanisme » est d’abord utilisé pour définir les littératures de l’océan Indien présentées comme revêtant des spécificités mais partageant un substrat commun. Il le définit ainsi : « Le climat, le métissage psychique commun aux divers pays et races mêlées qui composent le substrat des îles australes de l’océan Indien et qui se manifeste à travers le brassage de leurs ethnies, de leurs coutumes, de leurs pensées et croyances ainsi que de leur(s) littérature(s). »
Au-delà des seules littératures, au fils des années, des écrivains, des historiens mais aussi des acteurs politiques de la région vont utiliser le vocable pour définir l’espace culturel du sud-ouest de l’océan Indien vu comme un lieu d’échanges et de rencontres où se mêlent les cultures des mondes afro-asiatique, hindouiste, indonésien, animiste, chrétien.
Cette évolution qui consacre l’Indianocéanie trouve son impulsion dans la création de la Commission de l’océan Indien. Les écrivains lui donnent toujours une forte empreinte littéraire mais reconnaissent, selon les dires de l’écrivain Jean-Georges Prosper, dans la Revue Négro-africaine de littérature et de philosophie, ce « nouveau contexte géopolitique, stratégique et culturel du sud-ouest de l’océan Indien, bref de la nouvelle région indianocéanique. »
On parlera dès lors et de plus en plus de culture indianocéanique, une culture qui se caractérise par son cosmopolitisme et sa diversité et par une unicité construite par une histoire de peuplement, balisée par des vagues migratoires d’une commune origine. Elle est une culture également façonnée par la géographie insulaire marquée par des fragilités environnementales naturelles communes, les cyclones partagés et les risques naturels communs.
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