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La coalition israélienne divisée sur une reprise des pourparlers

22 juillet 2013, 08:19

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La coalition israélienne divisée sur une reprise des pourparlers

 

L'accord de principe donné par Benjamin Netanyahu à la relance de négociations entre Israël et les Palestiniens est accueilli avec scepticisme ou mépris par certains membres de la coalition gouvernementale, toujours tiraillée sur la question.
 
John Kerry a annoncé vendredi soir, au terme de sa sixième mission diplomatique au Proche-Orient depuis son arrivée à la tête du département d'Etat en février, qu'Israéliens et Palestiniens avaient jeté les bases d'un accord sur une reprise des pourparlers de paix gelés depuis 2010.
 
Mais aucune date n'a été fixée, l'accord n'a pas encore été formalisé et les termes de la discussion n'ont pas été rendus publics. Une réunion pourrait avoir lieu la semaine prochaine à Washington.
 
A la demande de John Kerry, Benjamin Netanyahu et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas se font discrets sur cette tentative de relance des pourparlers.
 
"Ces négociations ne seront pas faciles", a déclaré le Premier ministre israélien dimanche en conseil des ministres, des propos repris par les médias. "Mais nous les abordons avec honnêteté et franchise dans l'espoir que ce processus sera géré de manière responsable, sérieuse et réfléchie et je dois dire, au moins durant les premières étapes, de manière discrète."
 
"IL N'Y A PAS DE SOLUTION"
 
Benjamin Netanyahu a réaffirmé sa promesse de soumettre à référendum tout accord avec les Palestiniens. Les sondages montrent qu'une majorité d'Israéliens soutiennent le principe d'une solution à deux Etats avec les Palestiniens, même s'ils sont moins nombreux à accepter le démantèlement de colonies en Cisjordanie.
 
Mais l'ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, partenaire de Netanyahu au sein de l'alliance Likoud Beitenu au pouvoir, a relativisé l'idée de pourparlers, estimant que la diplomatie ne servait qu'à "gérer" le conflit israélo-palestinien.
 
"Il est important de négocier, et encore plus important que les négociations s'appuient sur des bases réalistes, pas sur des illusions. Il n'y a pas de solution au conflit israélo-palestinien, au moins pas dans les prochaines années", a-t-il écrit sur sa page Facebook.
 
Le ministre des Transports Yisrael Katz, membre du Likoud, s'est moqué quant à lui de la faible représentativité de Mahmoud Abbas, dont l'administration contrôle seulement une partie de la Cisjordanie, alors que la bande de Gaza est aux mains de ses adversaires du Hamas depuis 2007.
 
"Abou Mazen (Abbas) a encore moins de pouvoir sur les Palestiniens que (le président Bachar al) Assad en Syrie", a-t-il dit. "Tout comme personne ne songerait à céder des territoires à Assad dans la situation actuelle, personne ne songe sérieusement à céder des territoires à Abou Mazen alors qu'il ne gouverne qu'une partie de la population palestinienne."
 
Les ultranationalistes du Foyer juif, qui font partie de la coalition au pouvoir, sont opposés à la création d'un Etat palestinien, contrairement à Benjamin Netanyahu ou à la centriste Tzipi Livni, la ministre de la Justice et négociatrice en chef avec les Palestiniens.
 
Le chef du Foyer juif, le ministre de l'Economie Naftali Bennett, a menacé la semaine dernière de quitter le gouvernement si ce dernier devait accepter le tracé des frontières antérieures à 1967 comme base de discussions, ce que réclament les Palestiniens comme préalable à l'ouverture de pourparlers.
 
LES TRAVAILLISTES SE FELICITENT
 
Il a semblé plus circonspect dimanche, apparemment rassuré par les déclarations d'Israël excluant toute condition préalable à la relance d'un dialogue, même si l'Etat juif a promis de libérer des prisonniers palestiniens de longue date. Les Palestiniens réclament également le gel des activités de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
 
"Notre insistance à défendre nos principes a payé", a dit Naftali Bennett dans un communiqué. "Quand débuteront les négociations, nous insisterons sur la poursuite d'une vie normale et des constructions à Jérusalem et en Judée et Samarie (Cisjordanie)."
 
"Nous entamons ce voyage avec prudence, les yeux grands ouverts. Nous ne sommes pas naïfs", a-t-il ajouté.
 
Les commentateurs politiques notent que le Foyer juif, qui détient aussi le portefeuille du Logement, se plaint depuis plusieurs mois d'un ralentissement des constructions dans les colonies ordonné par Netanyahu.
 
Si le parti ultranationaliste devait claquer la porte du gouvernement, le Premier ministre israélien pourrait trouver du soutien dans les rangs de l'opposition travailliste, qui s'est félicitée de sa décision de tenter de relancer le dialogue.
 
"Si, cette année, il arrive un moment où nous sommes sur le point de conclure un accord (avec les Palestiniens) et que nous voyons les partenaires d'extrême droite quitter la coalition de Netanyahu, nous réexaminerons à l'évidence la question d'entrer au gouvernement. Ce n'est pas de notre fait que la paix sera perdue", a déclaré Shelly Yachimovich, la chef de file du Parti travailliste.