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La Chine défend sa politique de contrôle sur internet

14 janvier 2010, 00:00

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La Chine défend sa politique de contrôle sur internet

Pékin n''''a montré jeudi aucun signe d''infléchissement de sa politique de contrôle sur internet malgré la menace de Google de se retirer de Chine.

Le géant américain de la recherche sur internet a annoncé mardi qu''il envisageait de cesser ses activités en Chine après avoir été victime d''une cyber attaque "très sophistiquée" lancée en décembre par des pirates informatiques qui tentaient, selon Google, de s''en prendre à des militants des droits de l''homme.

Cette affaire, qui a suscité "l''inquiétude" de l''administration américaine, menace de tendre un peu plus les relations entre Pékin et Washington, déjà mises à mal par des divergences sur l''évaluation du yuan, des questions commerciales et les négociations sur le réchauffement climatique.

Dans un communiqué mis en ligne jeudi, le Bureau de l''information du Conseil d''Etat chinois met en garde contre la pornographie, les cyber attaques, les fausses informations et les rumeurs, estimant que le gouvernement et les médias en ligne possèdent une responsabilité dans la formation de l''opinion publique.

Le communiqué ajoute que la Chine a, elle-même, été victime de cyber attaques et que le gouvernement de Pékin est fermement opposé à la cyber délinquance.

"Notre pays est à un stade crucial de réforme et de développement et c''est une période de conflits sociaux sensibles", a dit Wang Chen, ministre du Bureau de l''information. "Diriger l''opinion sur internet de façon appropriée est une mesure essentielle pour protéger la sécurité de l''information sur internet."

Cette déclaration est la première réaction des autorités chinoises à la menace de Google de se retirer d''un pays qui compte 360 millions d''internautes, soit la plus importante communauté mondiale.

Le gouvernement américain « inquiet »

Le ministère chinois des Affaires étrangères a fait valoir pour sa part que Pékin était prêt à accueillir les compagnies étrangères qui contribuent au développement d''internet à condition qu''elles se conforment à la loi.

"L''internet chinois est ouvert et le gouvernement encourage son développement. La législation chinoise proscrit toute forme de piratage", a déclaré un porte-parole du ministère.

Le Quotidien du Peuple estime, lui, que l''annonce de Google fait partie d''une "stratégie visant à faire pression sur le gouvernement chinois".

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir devant le siège de Google à Pékin, tenant des bougies à la main, pour témoigner leur soutien à la compagnie américaine.

"Si je ne pouvais pas chercher (d''informations) sur Google, je sentirais que j''ai perdu une partie de ma vie", a déclaré une internaute, He Ye.

Mais la menace de Google a aussi suscité un élan de ferveur patriotique sur la toile, des internautes saluant une victoire de la Chine sur les Etats-Unis et du moteur de recherche local Baidu sur son concurrent américain.

L''annonce de Google a aussi pris un tour politique, le secrétaire américain au Commerce, Gary Locke, ayant lancé une mise en garde mercredi à Pékin.

"La récente ''cyber-intrusion'' que Google impute à la Chine inquiète le gouvernement américain et les entreprises qui font des affaires en Chine", a-t-il dit dans un communiqué.

"Cet incident devrait inquiéter tout autant le gouvernement chinois. L''administration (américaine) encourage le gouvernement chinois à travailler avec Google et d''autres sociétés américaines afin de garantir la sécurité de leurs opérations commerciales sur le marché chinois", a-t-il ajouté.

Selon des experts informatiques, une trentaine de sociétés auraient été victimes de piratage sur internet en Chine même si l''annonce faite par Google n''a pas eu d''effet de contagion, aucune autre firme n''exprimant de soutien à sa position.

La Chine inspire de la réserve en raison de sa politique en matière de droits de l''homme mais elle est la troisième économie mondiale et un relais de croissance pour beaucoup d''entreprises.

(Source : Reuters)