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La Banque mondiale identifie les faiblesses de l’économie mauricienne

16 mai 2011, 12:00

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La Banque mondiale identifie les faiblesses de l’économie mauricienne

Maurice est en retard au niveau des infrastructures et du transport routier. C’est le constat fait par la Banque Mondiale dans son dernier rapport sur l’économie mauricienne.  
 
 La Banque Mondiale estime que le taux de croissance économique pour Maurice ne devrait pas dépasser la barre de 4% au cours des cinq prochaines années, avec même un creux à 3,5% en 2013.

La crise de l''''économie mondiale est lente à se résorber sans compter la crise dans la zone euro qui affecte la demande pour notre industrie de la confection et le tourisme, deux piliers de notre économie.

Mais la Banque mondiale a aussi identifié des faiblesses internes comme des infrastructures dépassées et le manque de main-d’œuvre qualifiée.  Ele en fait mention dans le "Progress Report" de la Banque Mondiale sur le Country Partership Strategy (CPS), un programme de développement et de reforme élaboré en 2006.

Le CPS a permis au pays de connaitre un développement accélère. Le nombre de touristes avait atteint presque 1 millions en 2008. Le développement foncier - avec les villas IRS - est devenu une importante source de devises étrangères et un soutien pour l''industrie de la construction. Les services financiers ont fait de Maurice un centre financier pour l''Afrique. Ajoutons à cela des investissements étrangers directs de Rs 50 milliards en cinq ans.

C''est ainsi que la croissance avait atteint 6,5% en 2007-2008. Avec une croissance soutenue les ressources humaines et les infrastructures devinrent vite des obstacles à cette même croissance. L''inadéquation des compétences est toujours une contrainte pour une expansion économique à l''avenir. L''éducation, la formation, les incitations à la formation ne produisent pas les compétences dont une société technologiquement avancée a besoin.

L''Infrastructure, plus particulièrement le système du transport en commun est  également un  problème. Si Maurice a distancé les autres pays africains au niveau du "Doing Business Index", il  n''a pas été brillant au niveau de la performance de la logistique. Maurice a été sous-performant dans trois domaines : les infrastructures, la compétence logistique et le suivi des marchandises.

"Maurice est confronté à de sérieux problèmes de goulot d''étranglement au niveau des infrastructures et la logistique est médiocre. Dans ces deux domaines le pays n''est pas a la hauteur de son statut d''une économie a revenu moyen supérieur. C''est un élément dissuasif pour attirer des industries mondialement compétitives", juge sévèrement la Banque Mondiale.

La congestion routière autour de Port-Louis et sur les routes simples reliant la capitale aux côtes Est et ouest de l''ile augmentent le coût d''opération des entreprises. Il y a un vaste programme pour améliorer le réseau routier dans l''ile. Les infrastructures portuaires sont en train d''être rehaussées et il y a des investissements dans la production  d''électricité et le tout-à-l''égout, reconnait l''institution de Bretton Woods.

La réussite de ce vaste programme d''investissements publics dans les infrastructures va dépendre de la capacité du secteur public de relever le défi de mettre en œuvre des projets d''une telle ampleur et aussi vite comme jamais cela n''a été fait auparavant, estime la Banque Mondiale. Cela demande un renforcement des capacités dans le processus de mise en œuvre des projets et le recours a des partenariats public-prive.

La Banque Mondiale tout comme le Fond Monétaire International sont globalement positifs sur les perspectives économiques de Maurice. Toutefois, il y a quelques risques. Le premier est que la croissance économique de Maurice est largement tributaire de la reprise de l''économie mondiale et celle de la zone euro, sur laquelle nous comptons pour nos exportations de biens et services. La part du commerce extérieure de biens et services dans le produit intérieur brut a fortement diminué depuis la crise. Ce qui démontre l''importance de l''économie mondiale pour une économie ouverte comme Maurice.

Sur le plan domestique, il y a le risque que le gouvernement n''ait plus la même ambition pour entreprendre rapidement des reformes profondes. Ce qui réduirait la compétitivité de Maurice sur le plan international.

La Banque Mondiale craint également qu''avec la nouvelle alliance au pouvoir depuis 2010, il y ait de plus en plus un biais social dans la politique du gouvernement. Il faut faire attention à ne pas céder à toutes les demandes pour une aide sociale de peur de peser négativement sur les finances publiques.

Enfin, la Banque Mondiale se dit préoccupée par l''ampleur que prend la dette publique. Elle recommande d''accélérer la maîtrise de la dette pour passer de 59% du PIB actuellement à 55% en 2015.