Publicité

La Banque de Maurice émet des directives pour la gestion du risque pays

4 mai 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La Banque de Maurice émet des directives pour la gestion du risque pays

La Banque de Maurice demande à l’industrie bancaire de mettre en place un système de gestion et de provisionnement du risque pays découlant de leurs opérations. Le régulateur vient d’émettre des directives en ce sens.

La Banque de Maurice souhaite que les banques puissent identifier, mesurer et gérer leur niveau d’exposition et faire des provisions en conséquent. Le degré de sophistication d’un tel système doit être proportionnel avec le montant, la nature et la complexité des transactions d’une banque à l’étranger.

Une banque doit pouvoir calculer et gérer le risque pays. En clair, c’est le risque pour une banque de ne pas être remboursée sur une transaction à l’étranger. Le risque pays est différent du crédit risque car, dans ce cas, l’emprunteur se trouve incapable de rembourser ses dettes pour des raisons hors de son contrôle. Il peut s’agir d’une décision soudaine de son gouvernement d’interdire les mouvements d’argent vers l’étranger, par exemple. La dévaluation de la monnaie est une autre décision gouvernementale qui peut empêcher un emprunteur de rembourses ses dettes.

Il peut aussi s’agir de changements sociopolitiques comme une grève générale, une insurrection ou un coup d’état. Les catastrophes naturelles ou les crises financières comme on vient d’en vivre sont aussi des risques pays.

A Maurice, les banques financent surtout des projets d’expansion du secteur privé dans les pays de la région. Cela peut être un hôtel aux Seychelles ou aux Maldives, une usine de textile à Madagascar, une sucrerie au Mozambique où un élevage de poulets. Les banques de prêtent pas d’argent aux gouvernements des pays de la région. Une question d’échelle et de risques, justement.

Les directives par la Banque de Maurice découlent de l’initiative de Basel II qui vise à renforcer les normes prudentielles des banques. Après les risques de base comme le risque crédit où les risques de change, Basel II s’est intéressé à des risques plus sophistiqués comme le « reputational risk » fait ressortir Aisha Timol, Chief executive de la Mauritius Bankers Association (MBA).

Elle assure que les banques prenaient déjà en considération le risque pays dans leurs calculs mais que la Banque de Maurice leur a demandé de formaliser le système. Elle salue toutefois le fait que la Banque de Maurice a laissé le soin aux banques et à leurs conseils d’administration d’élaborer eux-mêmes ces systèmes de gestion de risque pays.

C’est la responsabilité du board de veiller à ce qu’il existe un système de gestion du risque pays, déclare le régulateur. Des procédures et règlements doivent être établis et un système mis en place pour veiller à ce qu’ils soient respectés. Ces règles et procédures doivent également être révisés à intervalle régulier.