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La « musique du diable » des années 50 à l’honneur

1 avril 2013, 08:18

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La « musique du diable » des années 50  à l’honneur

 

La « musique du diable » des années 50 sera à l’honneur en mai prochain lors de trois concerts vintage. L’occasion de redécouvrir une musique qui a marqué notre monde.

 

Les 17, 18 et 19 mai prochains, trois concerts du Vintage Music Revival rendront hommage à la musique populaire des années 55 à 65. Le programme couvre plusieurs styles musicaux de cette période, dont la chanson française, la country music et le rock’n’roll. Ce dernier genre semble occuper une place de choix dans le répertoire. « J’ai choisi, avec la bande des Revivals, d’exploiter l’âge d’or de la pop américaine », expliqueJacques Maunick, organisateurde l’événement. De fait,le public pourra notammentécouter les interprétations destubes immortels d’Elvis Presley,de Roy Orbison, de CliffRichard et des Shadows. Et se replonger ainsi dans l’épopée d’un courant musical devenu phénomène historique.

 

BILL HALEY, ELVIS ET CHUCK BERRY

Le rock’n’roll naît dans le sud des Etats-Unis, à la fin des années 40, des influences du blues, du jazz, de la country et du gospel. Proche du rhythm and blues, le rock’n’roll remplace le rythme ternaire de ce dernier par un rythme binaire et y ajoute un tempo plus soutenu. Le résultat est une musique entraînante et facile à danser. Le premier titre rock’n’roll à être numéro 1 au hit-parade américain est Rockaround the clock (1955) de Bill Haley et ses Comets. Hound Dog (1956) d’Elvis Presley leremplace quelques mois plustard et deviendra la chansonrock’n’roll la plus populairede tous les temps. Elvis s’imposepeu à peu en « King » dugenre à la fois par sa musiqueenfiévrée et ses performancesdéchaînées sur scène. ChuckBerry, lui, lègue à la postérité l’inoubliable Johnny B. Goode en 1957. Les succèss’enchaînent et font de leursauteurs des stars planétaires.

 

LIBÉRATION DES MOEURS

Pour la jeunesse, le rock’n’roll fait alors souffler un vent de liberté sur la société conservatrice des années 50. D’abord, cette musique, qui réunit artistes blancs et noirs, bouscule les préjugés de l’Amérique encore ségrégationniste.

 

Ensuite, elle contient en elle des germes du mouvement de libération des moeurs qui atteindra son apogée à la fin des années 60. Les déhanchements d’Elvis sur sa « musique du diable » coïncident avec une volonté grandissante des jeunes de s’affranchir des règles moralisatrices traditionnelles. Et à Maurice, « dans les années 50et 60, le rock’n’roll transcende lesclasses sociales et les communautésethniques », confie George Lewis Easton, historien et passionné de musique. « Al’époque, il y avait peu de divertissementspour la jeunesse », rappelle Jacques Maunick, pour qui les surprises-parties autour des 45 tours et des pick-up restent « des institutionsgravées dans la mémoirede beaucoup de gens ».

 

L’avènement du rock’n’roll marque une nouvelle ère, à la fois au niveau strictement musical qu’au niveau culturel au sens large. Le courant influencera les Beatles, qui à leur tour inspireront toute la musique populaire des décennies suivantes. Une famille de genres musicaux, réunis sous l’étiquette « rock », découlera du rock’n’roll des années 50 et reste aujourd’hui encore immensément populaire.

 

Le rock’n’roll est aussi le symbole des grandes évolutions que connaît le monde de l’après-guerre. Il profite, comme le chewing gum ou les jeans, de l’influence grandissante de la culture américaine sur la planète. « Le rock’n’roll, c’est aussi le début de la mondialisation culturelle qui va, petit à petit, niveler les différences », estime Easton.

 

Mais c’est aussi et surtout, Maunick et Easton ne diront pas le contraire, une sacrée bonne musique.