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L’Icac passe au crible les transactions des proches du parrain Dereck Jean-Jacques

13 août 2012, 00:00

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L’Icac passe au crible les transactions des proches du parrain Dereck Jean-Jacques

L’Independent Commission Against Corruption (Icac) passe à une étape cruciale de son enquête sur le réseau de drogue qu’aurait mis en place Dereck Jean-Jacques. Elle veut déterminer comment le présumé baron de la drogue de Cité-Richelieu blanchissait l’argent provenant de la vente d’héroïne.

La Commission anti-corruption passe à la vitesse supérieure dans son enquête sur les transactions financières du présumé trafiquant de drogue Rudolf Dereck Jean-Jacques, dit Gros Dereck. L’institution de Marine Road va soumettre les proches de cet habitant de Cité-Richelieu, Petite-Rivière, à un Audit Trail, afin de déterminer comment il blanchissait l’argent qu’il récoltait du vaste réseau de trafic d’héroïne qu’il avait mis en place.

Gros Dereck avait été appréhendé par la Brigade anti-drogue, pour la deuxième fois, le 27 juillet 2012 dans le cadre de l’affaire des 7 kilos d’héroïne évaluée à Rs 105 millions saisis en possession du chauffeur de taxi Ashish Dayal dans un bungalow de Péreybère quinze jours plus tôt. Cet habitant de Quatre-Bornes avait évoqué le prénom du présumé baron de la drogue le jour de son arrestation, soit le 12 juillet, mais il n’est passé à table qu’après avoir obtenu des garanties que sa famille ainsi que lui-même seront en sécurité.

Au fil de sa déposition aux hommes de l’adjoint au commissaire de police Ravin Sooroojebally, Ashish Dayal a décortiqué le mécanisme du réseau de Gros Dereck. Il a déclaré que la drogue était balancée en haute mer par au moins un membre d’équipage d’un navire mauricien assurant le cabotage avec Madagascar.

Etant lui-même un plongeur, Ashish Dayal allait récupérer les colis de drogue en compagnie d’un pêcheur Batterie-Cassée, Bruno Wesley Casimir, au large de Rivière-Noire. Il percevait entre Rs 400 000 et Rs 500 000 chaque mois comme pourcentage sur les doses vendues dans la rue. Ce qui pousse l’Icac à estimer que Dereck Jean-Jacques empochait jusqu’à Rs 1,5 millions par mois. 

Le taximan a également donné des détails sur une douzaine de dealers opérant dans les régions de Chebel, Pailles, Sainte-Croix et Saint-Pierre, entre autres. De fil en aiguille, il a ainsi mené les policiers sur un terrain boisé à Forbach où 5 kilos d’héroïne évaluée à Rs 75 millions ont été déterrés il y a deux semaines.

Toujours selon Ashish Dayal, il y aurait d’autres colis de drogue valant Rs 180 millions dans la nature. Agé de 24 ans, Dereck Jean-Jacques n’a pas consigné de déposition à ce stade. Connu pour avoir été, un temps, mécanicien de moto, il a, à, plusieurs reprises, été arrêté pour des délits de drogue.

Le jeune homme était sous surveillance depuis plusieurs années. Pour un jeune qui ne travaillait pas et qui a fait ses études jusqu’à la Form I, il montrait des signes de richesses ostensibles.

Il a bâti une immense résidence et possède, entre autres bolides, même si elles n’ont pas été enregistrées en son nom, une BMW X5, une Mazda RX8 et une motocyclette sport Honda de 600cc.

Considéré comme un proche du Gang des Jumeaux dirigés par Diop et Yannick Bhoyroo, il avait été arrêté en 2007 pour avoir agressé à coups de sabre le maçon Bernard Rebet, 42 ans, à Cité-Richelieu, croyant qu’il avait dénoncé les deux frères à la Brigade antidrogue dans une affaire de vente de drogue à Rivière-Noire.