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L’archipel des Chagos officiellement décrété zone marine protégée à minuit le 31 octobre

31 octobre 2010, 00:00

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L’archipel des Chagos officiellement décrété zone marine protégée à minuit le 31 octobre

C’est à minuit ce soir, dimanche 31 octobre, que la Grande-Bretagne mettra à exécution leur projet de Marine Protected Area dans la Zone économique exclusive de l’archipel des Chagos. Cela malgré les objections des autorités mauriciennes.

La pêche commerciale est interdite à partir de ce jour dans cette zone autour des Chagos et l’accès y est strictement contrôlé. Cet événement, dont se félicitent les mouvements écologiques, dont Greenpeace et Zoological Society of London, constitue, en fait, un cinglant rappel du peu de cas que l’ancien colonisateur Britannique fait des revendications territoriales de la République de Maurice.

Plus grave, cela constitue également une nouvelle entorse aux droits humains au détriment des Chagossiens puisque le parc marin interdit le peuplement des îles de l’archipel. Ce qui représente un nouvel obstacle au respect du droit de retour des Chagossiens vers leur terre natale. Droit que leur garantissent les conventions internationales et la chartre de droits humains de l’Organisation des Nations unies (ONU).

La Zone économique exclusive autour de l’archipel des Chagos est à partir d’aujourd’hui la plus grande réserve marine du monde entièrement protégée. La réserve couvre, en effet, une surface de 544 000 kilomètres carrés des eaux territoriales mauriciennes, soit deux fois la taille de la Grande-Bretagne. C’est un véritable sanctuaire pour les tortues de mer menacées de disparition et referme une biodiversité exceptionnelle avec plus de 1 200 espèces de corail.

Cette manœuvre est surtout vue à Maurice comme un subterfuge des Anglais pour contrer la réclamation d’un droit de retour du Groupe réfugiés Chagos mené par l’infatigable Olivier Bancoult auprès de la Haute cour de justice européenne.

Ce thème a, d’ailleurs été abordé à la Conférence Internationale sur les Chagos organisé par Lalit ce dimanche 31 octobre. Un exposé présenté par le Vinesh Hookoomsing, ancien Vice Pro Chancellor de l’Université de Maurice.

L’intervenant s’est interrogé sur le pourquoi d’une zone marine protégée s’il n’y a pas d’êtres humains. «Pour qui alors protéger la biodiversité marine. Il ne peut y avoir de Marine Protected Area sans des gens et en premier des Chagossiens qui sont les premiers gardiens de la richesse marine des Chagos», a déclaré Vinesh Hookoomsing.

L’universitaire estime aussi que ce projet est un moyen déguisé du gouvernement anglais pour contrer toute tentative des Chagossiens d’imposer par recours légal un retour vers leurs îles natales. Il propose, donc, que le gouvernement mauricien réponde à cette manœuvre britannique en déposant une demande pour l’inscription de cette zone au patrimoine mondiale de l’Unesco. L’objectif étant de pousser les Britanniques et les Américain à s’expliquer devant des instances internationales.

La Conférence internationale sur les Chagos prend fin mardi 2 novembre. Lalit, l’organisateur de cet événement, espère faire approuver une série de résolutions pour des actions au niveau local, régional et international. Des actions qui devront mener à la fermeture de la base militaire de Diego Garcia, à mettre un terme à l’occupation illégale de l’archipel des Chagos par les Britanniques, de même qu’au droit au retour et de réparation pour les Chagossiens. D’autre part, des actions seront également identifiées en vue de pousser le gouvernement mauricien à agir en ce sens.