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L’Angleterre veut abolir le droit d’appel pour ceux à qui le visa a été refusé

9 mai 2011, 00:00

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L’Angleterre veut abolir le droit d’appel pour ceux à qui le visa a été refusé

Londres envisage d''''abolir le droit d’appel aux demandeurs de visa désirant rendre visite à leurs proches en Grande-Bretagne. L’hôtel du gouvernement dit être conscient que Sa Majesté serre déjà les vis pour les visas octroyés aux Mauriciens.

C’est une décision qui va certainement créer des vagues auprès de la diaspora mauricienne en Angleterre. Le gouvernement de David Cameron caresse l’idée d''enlever le droit d’appel à leurs proches dont la demande d’un visa d’entrée en Grande-Bretagne a été refusée. 

Telle est la révélation faite par le quotidien britannique The Guardian cet après-midi du lundi 9 mai, basée sur un document confidentiel du Home Office qu’il a pu se procurer. Cette réforme vise en particulier 80 000 proches des familles anglaises dont la demande de visa est refusée chaque année.

Ce décret préparé par la UK Border Agency, ont averti des hauts fonctionnaires anglais, risque de faire polémique, surtout auprès des Britanniques d’origine asiatique. Et peut fort bien être contesté en cour.

Les ministres anglais ont ainsi eu pour consigne de travailler le terrain auprès de leurs collègues du gouvernement, surtout ceux qui ne seraient pas très chauds à cette idée. A commencer par la vice-présidente du parti conservateur, la Baronne Warsi, la seule Britannique d’origine pakistanaise dans ce gouvernement de coalition.

Le ministre de l’Immigration, Damian Green, a aussi été averti qu’il risque un tir de barrage de part de certains pays du Commonwealth. Surtout avec l’Inde et le Pakistan.

Les associations anglaises œuvrant pour le bien-être des immigrés condamnent déjà ce projet. Elles estiment qu’il est « discriminatoire et méprisable », d''autant que les personnes qui prétendent à ce visa le font pour les besoins d’un mariage, voire des funérailles. Ou pour visiter un proche à l’agonie.

The Guardian rappelle que ce projet n’est ni plus ni moins qu’une approche plus ferme à la décision du gouvernement britannique à réduire l''immigration de  « dizaines de milliers ». Surtout celle des membres d’une même famille.

Le document sur lequel se base le quotidien fait également mention du projet du tandem David Cameron/Nigg Clegg de refuser le droit d’appel à ces milliers de mains d’œuvre qualifiés d’origine étrangère désirant étendre ou renouveler leur visa. A l’hôtel du gouvernement, l’on est conscient du « move » de Londres, le Haut-commissariat britannique à Maurice serrant déjà les vis quant à l''octroi des visas aux proches des Mauriciens installés dans la Blonde Albion.

En 2010, 420 000 demandes de visa émanant des citoyens de divers pays pour une visite à des proches, ont été traitées par Londres. 350 000 ont été accordées et 36 % des 63 000 refusées ont pu entrer sur le territoire anglais après avoir fait appel.

Avec ce projet, la UK Border Agency veut aussi économiser quelque £ 8 millions à £ 12 millions l''année et à hauteur de £ 24 millions au ministère de la Justice en terme d’appels. L’abolition des appels a déjà fait débat auprès des communautés asiatiques en 1992 et le Labour a promis de le réinstaurer cinq ans après.

L’appel a été réintroduit en 2000 par Jack Straw qui fait état, devant le Parlement anglais, du sentiment « d’injustice » qui a animé la communauté originaire de descendance asiatique et afro caraïbe. Les proches d’une famille britannique peuvent faire une demande de visa en tant que touristes. Mais ils ne peuvent faire appel si leur visa est refusé.

En 2009, un système de « sponsored family visits » a été introduit. Si le proche ne rentre pas au pays quand son visa expire, son garant risque la prison et une amende de £ 5 000. A l’hôtel du gouvernement, à Port-Louis, on indique que la visite d’un Mauricien à sa famille en Grande-Bretagne relève désormais d’un vrai parcours de combattant. Révélant par la même qu’une dizaine de déportations a été conduite par Londres rien que le mois dernier.