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L’administration Obama autorise le transfèrement de 55 prisonniers de Guantanamo

23 septembre 2012, 17:00

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L’administration Obama autorise le transfèrement de 55 prisonniers de Guantanamo

L’administration américaine a publié, vendredi 21 septembre, une liste de 55 détenus de Guantanamo, sur l’île de Cuba, dont le transfèrement a été approuvé. Il reste 167 prisonniers encore enfermés dans la prison dont Barack Obama avait promis la fermeture, indique le ministère de la justice.

Dans cette liste, figure notamment le nom de Shaker Aamer, le dernier Britannique retenu à Guantanamo, que Londres avait réclamé à Washington en 2010, ainsi que les cinq Tunisiens encore détenus dans la prison américaine, deux Algériens et un Marocain.

En 2010, 126 détenus de Guantanamo avaient reçu une « approbation pour transfert » de l’autorité militaire, dont 89 étaient toujours incarcérés début 2012, mais leurs noms n’avaient pas été rendus publics pour ne pas compromettre les négociations diplomatiques visant à les réinsérer de manière « sûre et responsable ». Mais dans un document déposé vendredi devant un tribunal de Washington, le gouvernement argue que les noms de ces détenus ne nécessitent « plus de protection judiciaire ».

Il souligne en outre que depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, 28 prisonniers ont été rendus à leur pays et 40 autres ont été transférés vers d’autres pays hôtes, selon ce document judiciaire.

En outre, l’envoyé spécial américain chargé de la fermeture de Guantanamo, Daniel Fried justifiait, dans une lettre de 2009, pourquoi ces noms devaient rester "une information protégée au nom de « la sécurité nationale et des intérêts de politique étrangère de Guantanamo ». Il estimait « qu’une publication prématurée » donnerait une « possibilité au pays d’origine de saper les efforts de réintégration », en citant la Chine qui avait fait pression sur d’autres pays pour refuser d’accueillir les Ouïghours incarcérés à Guantanamo.

Les organisations de défense des droits de l’homme se sont immédiatement félicitées de la publication de cette liste. L’Union américaine de défense des libertés (ACLU) a parlé d’une « victoire partielle pour la transparence (qui) doit inciter à l’action ». « Ces hommes ont maintenant passé trois ans en prison depuis que notre armée et les agences du renseignement ont admis qu’ils devaient être libérés », a précisé Zachary Katznelson, avocat de l’ACLU. Il relève que le nom du Yéménite Adnan Latif, récemment retrouvé mort dans une cellule de Guantanamo, ne figure pas sur la liste publiée vendredi, à laquelle il appartenait pourtant. « Il est bien temps de libérer et de réintégrer ces hommes injustement emprisonnés », a-t-il noté.

« Ces 55 détenus doivent immédiatement être transférés hors de Guantanamo dans des pays qui respecteront leurs droits », a, de son côté, déclaré Suzanne Nossel, directrice d’Amnesty International USA.

Le Centre pour les droits constitutionnels (CCR) s’est félicité de « la publication de cette importante information qui finalement démantèle le mythe selon lequel les détenus encore piégés à Guantanamo sont trop dangereux pour être libérés ». Il relève toutefois que « la liste est incomplète ».

(Source: © Le Monde)