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Kreol à l’école: la FCM envisage la possibilité d’une plainte auprès des Nations-Unies

27 janvier 2010, 00:00

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Kreol à l’école: la FCM envisage la possibilité d’une plainte auprès des Nations-Unies

La Fédération des Créoles Mauriciens (FCM) prépare actuellement un dossier qui servira à contester la non-inclusion du kreol à l’école. Il ne s’agit pas uniquement de d’introduire cette langue comme médium d’enseignement, mais aussi en tant que matière à part entière.

C’est en l’absence de leur président, Jocelyn Grégoire, actuellement aux Etats-Unis pour des raisons professionnelles, que les membres de l’exécutif de la FCM ont rencontré la presse ce mercredi 27 janvier. L’unique thème abordé était l’éducation et l’inclusion du kreol en tant que langue maternelle dans le cursus scolaire.

«Nous négocions actuellement des rencontres avec l’église catholique, les différents partis politique, mais surtout avec le ministre de l’Education en tant que représentant du gouvernement. Si rien de positif ne résulte de la rencontre avec le ministre, nous déposerons une plainte auprès des Nations-Unies», annonce Jean-Yves Violette, le responsable de la commission de l’éducation de la fédération.

«La FCM ne fera aucun cadeau sur la question de l’éducation», prévient ce dernier. La fédération a, d’abord, salué les initiatives de changement du ministre Bunwaree. La décision d’abolir les leçons particulières en quatrième, l’introduction d’une évaluation nationale au niveau de la Form III ainsi que la tentative d’assainir les cantines scolaires sont  accueillies positivement par l’association. Mais, en même temps, elle regrette que la réforme se fait  «goutte à goutte».

Cependant, la FCM accentue sa revendication en faveur de l’introduction du Kreol dans le cursus scolaire, que ce soit en tant  que principal médium d’enseignement, mais aussi comme une langue au même titre que les autres langues faisant partie du programme scolaire au primaire.

«Il y a, en sus du français et de l’anglais, obligatoires pour tous les élèves, sept autres langues enseignées sur une base optionnelle. Nous demandons simplement que le kreol soit introduit comme huitième langue optionnelle et qu’on laisse aux parents la liberté de choisir. Nous insisterons sur ce point», déclare Edley Chimon, trésorier de la FCM.

Jean-Yves Violette explique que les revendications de la FCM sont basées, en premier lieu, sur les nombreuses études sociologiques menées par des professionnels de divers secteurs et qui ont toutes conclut que l’absence de la langue maternelle dans le système éducatif tend à pénaliser les enfants qui ne s’expriment qu’à travers celle-ci. Et en deuxième lieu, sur les droits culturels que confère la Charte des droits humains des Nations-Unies « à la population mauricienne au même titre que tout autre peuple.»

La FCM rappelle que c’est, avant tout, le rôle de l’Etat de fournir la meilleure éducation à tous ses citoyens, et ceci sans discrimination, sans catégorisation et sans distinction. «Il ne suffit pas de dire que l’éducation est gratuite, que le transport est gratuit. L’Etat doit, également, veiller à ce que les enfants aient accès à l’éducation dont ils ont besoin», fait ressortir Jean-Yves Violette.

A ce titre, les dirigeants de la FCM ont cité un rapport des Nations-Unies sur les droits culturels qui recommande que les minorités puissent avoir accès à l’éducation dans leurs langues maternelles respectives. C’est, justement, sur cet aspect que la FCM compte contester le système éducatif mauricien auprès de la cour des droits humains des Nations-Unies si nécessaire.

La FCM mène actuellement, selon ses dirigeants, une campagne de mobilisation à travers ses nombreuses cellules régionales pour des actions concrètes de revendication sur cette question. Une marche pacifique est également  au programme. «Nous descendrons dans la rue si cela s’avère nécessaire», soutiennent les dirigeants de la FCM.