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Karaté kyokushinkai : 10es Championnats du monde - Norichika Tsukamoto entre dans la légende

9 novembre 2011, 00:00

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Karaté kyokushinkai : 10es Championnats du monde - Norichika Tsukamoto entre dans la légende

Le Japonais Norichika Tsukamoto, qui avait supervisé en 2008 le championnat national de karaté kyokushinkai, a  les 10es Championnats du monde de la spécialité qui se sont déroulés les 22 et 23 octobre dernier au Tokyo Metropolitain Gymnasium.

Les Mauriciens Bilaal Ghanty, Ismail Patel et Moobeen Jeewa n’ont pu réaliser leur rêve de passer un tour à cette compétition d’un niveau très relevé et qui a confi rmé qu’il y a un écart important entre professionnels et amateurs et que les Européeens représentent une menace certaine pour l’hégémonie japonaise.

Norichika Tsukamoto est le deuxième combattant de l’histoire du karaté kyokushinkai à remporter deux fois le titre de champion du monde. Il s’était imposé la première fois en 1996. Avant lui, seul le Japonais Makoto Nakamura avait réalisé pareil exploit en 1979 et en 1984 à l’occasion des deuxième et troisième Championnats du monde.

«Exceptionnels.» C’est ainsi qu’Aslum Jeewa, président et entraîneur national de la Kyokushinkai Martial Arts Federation (Mauritius) KMAFM, qualifie les Mondiaux qui se sont déroulés au Japon en octobre. «Ces championnats sortaient de l’ordinaire. La plupart des combats ont pris fin avant la limite à l’exception de la finale qui a duré le temps réglementaire et lors de laquelle Tsukamoto a dominé son adversaire», a-t-il souligné.

«Le rêve de Tsukamoto était de redevenir champion du monde et de rééditer cet exploit en présence de la jeune génération de combattants. Il m’avait confié en 2008, quand il vint à Maurice, qu’il voulait prouver au monde entier que sa théorie de l’entraînement est l’une des meilleures. A ces championnats, il était vraiment un combattant spécial et le meilleur», confie l’entraîneur national.

Aslum Jeewa retient aussi des ces 10es Championnats du monde la confirmation des combattants européens et d’Asie centrale à l’instar des Russes et des Kazakhs. «D’année en année, la situation est de plus en plus difficile pour les Japonais», observe-t-il.

Pour les trois combattants mauriciens engagés dans ces Mondiaux, elle l’était plus encore. «Ils ont fait des efforts mais ils avaient des adversaires coriaces en face d’eux. Tsutomu Murayama, l’adversaire de Bilaal Ghanty, je le surnomme Terminator. Quand il est devenu vice-champion du Japon l’année dernière, j’ai vu qu’il avait le potentiel de devenir champion du monde. Nous avons dégagé une stratégie pour faire en sorte que Bilaal sorte debout de ce combat. Il a fallu minimiser les dégâts. Murayama a fait des fracas à chaque coup. Il y a de très bons combattants européens qui ont pris la porte de sortie avant la limite», précise Aslum Jeewa. Ghanty perdra par wazarii.

 240 volts…

Le premier inner low kick balancé par Tsutomu Murayama, professionnel qui s’entraîne trois à quatre fois par jour, a eu l’effet d’une décharge électrique de 240 volts dans la jambe de Bilaal Ghanty. A son retour à Maurice, la semaine dernière, il pouvait voir encore les traces de sang caillé.

Ismail Patel se mesurait, lui, à l’Australien Sam Gilbert. Il en était à sa première participation à ce niveau et était visiblement sous pression au point où il a même vomi avant son combat. «Il a donné le meilleur de lui-même. Je pense qu’il aurait pu faire mieux», analyse l’entraîneur national. Patel s’inclinera sur décision des juges, l’expérience de Gilbert, qui vit et s’entraîne au Japon, ayant le dernier mot.

Moobeen Jeewa a aussi subi la pression que l’on ressent à ce niveau. Face à l’Ukrainien Sergii Gnes, il a été l’auteur d’un bon début de combat mais n’a pu tenir le rythme jusqu’à la fin. Son adversaire l’a emporté sur décision des juges.

Les surprises ont été enregistrées dès le deuxième tour. Le vice-champion du monde 2007, le Lituanien Donatas Imbras, a été éliminé par le jeune Kazakh Llya Yakovlev. Les spectateurs n’en ont pas cru leurs yeux. L’as japonais Kazuhito Yamada a lui aussi été éliminé au deuxième tour par le Lituanien Lukas Kubilus.

Les surprises se sont poursuivies au troisième tour avec l’élimination du champion du monde japonais Takayuki Tsukakoshi par le Danois Brian Jacobsen du haut de ses 195 cm et 100 kg. La plus grosse surprise de ces Mondiaux a été enregistrée au quatrième tour où l’un des favoris, le Danois Valeri Dimitrov, s’inclina devant le jeune combattant japonais Yuji Shimamoto et ce après quatre prolongations. Dimitrov était considéré comme la menace la plus sérieuse au sacre d’un Japonais à Tokyo.

Ces 10es Championnats du monde ont vu l’émergence de plusieurs jeunes combattants de Russie, du Japon et du Kazakhstan. Le Russe Nazar Nasirov, 20 ans, a démontré qu’il est l’un des plus prometteurs à ce niveau. Il a perdu face à Valeri Dimitrov au troisième tour après quatre prolongations. Il a combattu sans complexe et a été chaudement applaudi pour sa maîtrise technique.

Le Japonais Yuki Maeda, 20 ans, combattant appartenant à la catégorie légers, fut sorti au quatrième tour par son compatriote Murayama. Il s’est vu attribuer le titre de karatéka le plus combatif. Il faut savoir que 65 % des participants étaient des professionnels. Ils ont plus qu’une longueur d’avance sur les combattants mauriciens qui s’entraînent, eux, à l’issue des heures de bureau ou des cours à l’université. Ce n’est pas une excuse, fait ressortir Aslum Jeewa, mais c’est une réalité avec laquelle on ne plaisante pas à ce niveau.

Le meilleur résultat enregistré par Maurice aux Championnats du monde est l’oeuvre de Bilaal Ghanty qui se classa
parmi les 64 meilleurs combattants en 2007 lors des 9es Championnats du monde. Aucun autre combattant mauricien
n’a fait mieux depuis.

 

 

Robert DARGENT