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Kadhafi contre-attaque dans l''Est, appel des rebelles

3 mars 2011, 00:00

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Kadhafi contre-attaque dans l''Est, appel des rebelles

Les rebelles libyens ont repoussé une contre-offensive menée par les forces fidèles à Mouammar Kadhafi pour reprendre le contrôle du terminal pétrolier de Brega, dans le Golfe de Syrte.

Alors que le dirigeant libyen brandissait mercredi le spectre d''''un "nouveau Viêtnam" en cas d''intervention étrangère, ses troupes gouvernementales soutenues par l''aviation ont lancé un assaut contre ces installations pétrolières situées à 800 km à l''est de Tripoli, s''en emparant brièvement dans la matinée. Mais les forces d''opposition ont annoncé avoir repoussé la contre-offensive et repris le contrôle de la ville, qu''elles tiennent depuis une semaine.

Les commandants de la rébellion, qui ont réclamé un appui aérien de l''Onu, ont ajouté qu''ils étaient prêts à se mettre en marche vers l''ouest, en direction de la capitale, si Kadhafi refuse de quitter le pouvoir qu''il occupe depuis 41 ans.
A Tripoli, lors d''un discours retransmis en direct par la télévision, le dirigeant libyen a de nouveau mis en cause les islamistes d''Al Qaïda et a brandi le spectre d''un "nouveau Viêtnam" si des puissances étrangères intervenaient. "Nous entrerons dans une guerre sanglante et des milliers et des milliers de Libyens périront si les Etats-Unis ou l''Alliance atlantique interviennent", a-t-il lancé devant ses partisans. "Nous sommes prêts à donner des armes à un, deux ou trois millions de personnes, et un nouveau Viêtnam commencera. Cela n''a pas d''importance pour nous."

A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque (Est) et fief du mouvement insurrectionnel, le Conseil national libyen (CNL) de trente membres mis en place dimanche a demandé aux Nations unies d''envoyer des avions "attaquer les bastions des mercenaires africains" que Kadhafi utiliserait contre son propre peuple. Mais il s''est prononcé contre une intervention terrestre de forces étrangères. "La présence de forces étrangères sur le sol libyen se heurterait à une forte hostilité. Il y a une grosse différence entre une intervention militaire terrestre et des frappes aériennes stratégiques", a expliqué Hafiz Ghoga, porte-parole du CNL.

Un peu plus de deux semaines après le début de l''insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, les Occidentaux continuent de discuter de la réponse à apporter à la violente répression et à la crise humanitaire en cours aux frontières de la Libye.

S''exprimant au Sénat, la secrétaire américaine d''Etat Hillary Clinton a déclaré que les Etats-Unis étaient "loin d''une décision" sur l''instauration éventuelle d''une zone d''exclusion aérienne en Libye. Son collègue de la Défense, Robert Gates, a pour sa part souligné, également devant le Congrès, qu''une telle décision impliquerait au préalable une attaque contre la Libye pour neutraliser ses défenses aériennes. "Appelons un chat un chat: une zone d''exclusion aérienne commence par une attaque sur la Libye pour détruire ses défenses aériennes. Ce n''est qu''alors qu''on peut survoler le pays sans craindre de se faire descendre", a-t-il expliqué.

Mais, selon un diplomate libyen qui a rallié la rébellion, le Conseil de sécurité de l''Onu pourrait se prononcer pour l''instauration d''une telle zone d''exclusion aérienne si le Conseil national formé par l''opposition en fait la demande officielle.L''organisation internationale est sur le point "d''être convaincue" de l''utilité d''une telle mesure, a poursuivi Ibrahim Dabbachi, ambassadeur adjoint aux Nations unies qui fut l''un des premiers diplomates libyen à faire défection.

La Ligue arabe, qui s''est prononcée contre une intervention militaire extérieure directe, a indiqué qu''elle pourrait s''associer à une zone d''exclusion aérienne en coopération avec l''Union africaine.

(Source : Reuters)