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Jeux du Commonwealth: Enquête sur des pots-de-vin qui auraient transité à Maurice

16 octobre 2010, 00:00

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Jeux du Commonwealth: Enquête sur des pots-de-vin qui auraient transité à Maurice

Le Premier ministre indien Manmohan Singh, a ordonné une enquête sur les allégations de corruption qui ont émaillé la construction d’infrastructures pour les Jeux du Commonwealth. L’argent touché par certains officiels aurait transité à Maurice, allègue la presse indienne. (Photo : Manmohan Singh, en compagnie du ministre des Sports, M.S. Gill et le Chairman du comité organisateur des Jeux).

Dès la clôture des Jeux du Commonwealth le jeudi 14 octobre, le Premier ministre indien Manmohan Singh a ordonné une enquête après des allégations à l’effet que des pots-de-vin auraient été versés à des officiels pour l’obtention de contrats dans le cadre de la construction d’infrastructures pour les Jeux dans la Grande peninsule.
 
Une enquête intérimaire aurait établi que l’argent bien mal acquis, par dizaine de millions de roupies, aurait transité par l’offshore mauricien, révèlent les journaux indiens. Dans sa livraison de samedi, le Central Chronicle fait état de la composition d’un panel d’experts, présidé par un ancien directeur de l’Audit, V.K Shunglu, qui a été mandaté pour passer au peigne fin les avoirs de plus de 20 personnalités liées à l’organisation des Jeux du Commonwealth.

En attendant que le rapport d’enquête soit remis au chef du gouvernement indien d’ici fin janvier, Suresh Kalmadi, un député du Congress, le parti de Sonia Gandhi, est dans la ligne de mire des enquêteurs. Même s’il est à la tête du comité organisateur, il n’a pas été invité, vendredi et samedi, aux réceptions données en l’honneur des athlètes indiens et des médaillés des jeux. Manmohan Singh, de même que Sonia Gandhi, y étaient, font ressortir la chaîne d’info NDTV et le Times of India.

L’aide des différentes agences gouvernementales indiennes ont déjà été sollicitée pour cette enquête d’envergure. L’Enforcement Directorate (ED) s’occupe déjà du cheminement des pots-de-vin vers des juridictions financières offshore et Maurice y figure en bonne place.

De son côté, le Central Bureau of Investigation (CBI) examinera les appels d’offres lancés pour la construction des sites des Jeux. Les contrats alloués seront contrevérifiés afin de déterminer si certaines dépenses n’ont pas été gonflées plus qu’il n’en faut. Quant à la Central Vigilance Commission (CVC), il se penche sur toutes les allégations et vérifie leur teneur.

Les journaux indiens avancent que, dans les jours à venir, des membres du comité organisateur des Jeux du Commonwealth seront mis à l’ombre peu après leur interrogatoire..

Au final, c’est 30 dossiers déjà compilés par différentes agences qui seront étudiés de près. Le Directeur de l’Audit indien a, lui-même, ficelé ces dossiers, ayant mis à jour une série de « deals » qui semblent avoir été conclus pour faire main basse sur l’argent des contribuables de la Grande péninsule, affirment les journaux indiens.

Il s’avère également selon un rapport intérimaire du Directeur de l’Audit que les droits de diffusion et les contrats de parrainage (sponsorship) ont été alloués en contravention des normes établies par le comité organisateur. Ce qui explique pourquoi sur certains contrats, le gouvernement indien a fait des pertes de plus de 200 millions de roupies indiennes.

Bien que les allégations soient répercutées dans la presse depuis août, aucune demande n’a été faite aux membres du comité organisateur pour des copies des contrats.

Vendredi, un audit a été conduit sur les dépenses courantes. Telles que la location d’équipements de sport. A ce stade, les comptes d’août ont pu être passés au crible mais les enquêteurs n’ont pu avoir accès aux locaux du Central Public Works Department, ceux-ci ayant été utilisés durant toute la tenue des jeux.

Dès le mois d’août, le Times of India faisait état de ce scandale. Le coût des projets de construction des stades ne cessant de prendre l’ascenseur. Le journal rapportait que le fisc de la Grande Péninsule s’intéressait surtout à des transferts de fonds au bénéfice de consultants étrangers, à savoir AM Films et Sports Management Marketing, lequel a des liens avec l’entité World Sports Group basé dans l’offshore mauricien, World Sports Group a été éclaboussé dans l’affaire de dessous de table versés pour l’achat des droits de retransmission des matches de cricket.