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Jeunes médecins au chômage: quand un examen fait basculer leur vie

17 janvier 2014, 07:24

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Jeunes médecins au chômage: quand un examen fait basculer leur vie

Ils ont, pour la plupart, entre 27 et 30 ans et n’ont jamais travaillé. Non pas qu’ils ne le veulent pas mais ces aspirants médecins, qui viennent de compléter leur internat, devront passer un examen d’entrée qui n’était pas prévu au départ. En colère face à cette mesure qu’ils ne comprennent pas, ils témoignent.

 

Pooja Fowdar a effectué cinq années d’études en Biélorussie avant de rentrer à Maurice, où elle vient de compléter ses deux ans d’internat. Et comme près de 150 autres étudiants, la jeune femme attend que les autorités la reconnaissent en tant que médecin. Mais, ils devront passer un examen d’entrée qui n’était pas prévu au départ. En colère, plusieurs aspirants médecins se sont rassemblés à Port-Louis le mardi 14 janvier. «On pensait pouvoir commencer à travailler dès le début de cette année», indiquent-ils.

 

C’est notamment le cas de Vimen Appadu, un habitant de Triolet de 30 ans, qui souhaitait commencer à travailler et rembourser les dettes contractées pour ses études. Mais il devra patienter jusqu’à mars, une fois qu’il aura réussi ce nouvel examen. «J’ai des dettes et je ne sais pas comment les rembourser vu que je ne pourrai pas travailler d’aussi tôt en tant que médecin», soutient-il. Son père étant décédé, c’est sa mère qui a contracté des emprunts pour qu’il puisse étudier à l’étranger. Il a choisi la Biélorussie.

 

«Les autorités ne semblent pas comprendre que nous ne mendions pas. Nous voulons simplement travailler pour subvenir à nos besoins», souligne le jeune homme.L’avenir des médecinsà Maurice lui paraît très sombre. Il dit ne pas comprendre les changements de procédures apportés par le ministère.

 

Pooja Fowdar le reconnaît, il n’est déjà pas évident de se faire une place dans le monde du travail. «Ma soeur avait elle aussi commencé des études en médecine pour finir dans une filière scientifique plus générale afin d’augmenter ses chances de trouver de l’emploi», soutient-elle.

 

L’année 2014 s’annonce particulièrement difficile pour la jeune femme. En attendant de pouvoir exercer comme médecin, elle songe à travailler dans une pharmacie. «Mais il est hors de question que je me cantonne à cela. Les études en médecine étaient très difficiles. Je n’ai pas fait tout cela pour rien.» D’autant, dit-elle, que «c’était mon tour d’aider mes frères mais je ne peux pas. J’ai toujours voulu être médecin et j’ai suivi ma passion, même si cela représentait des années difficiles».

 

Pooja Fowdar et Vimen Appadu s’attendaient à pourvoir exercer comme médecins dès cette année afin de pouvoir rembourser leurs dettes et aider leurs proches, entre autres.