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Jeune talent : Dans l’univers des vers

26 mai 2010, 00:00

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Jeune talent : Dans l’univers des vers

Coucher ses pensées, ses peines et ses joies sur papier, c’est là un «exutoire sain». Un exutoire qu’a choisi Aswin Lutchanah, un Mauricien de 26 ans étudiant à Metz, en France. Choix judicieux, puisque l’un de ses poèmes fait partie des 300 présélectionnés dans le cadre du concours «Poèmes en liberté 2010». Des «milliers de poèmes» y étaient en compétition.

«Printemps, été, automne, hiver/ Libre de déverser ses vers/Le poète crée son propre univers/ Sans un verre». C’est là un extrait du poème plébiscité lors de ce concours international de poésie en langue française via internet. Il est organisé pour les lycéens et étudiants, avec le soutien du ministère de l’Education nationale en France. C’est le dimanche 20 juin que les 40 lauréats de ce concours seront connus. Sans un verre évoque un aspect de la personnalité d’Aswin qui est de ne pas consommer d’alcool, de cigarettes ou de drogues. «Cela fait partie de mes principes et c’est une conviction personnelle», souligne le jeune homme.

Son poème voit le jour suite à une discussion sur le réseau social Facebook. «Une personne insistait sur le fait que les meilleurs écrits ont vu le jour quand leurs auteurs étaient sous l’effet de l’alcool, et que sans alcool, on ne peut prétendre à sa meilleure écriture. C’est quelque chose que je ne conçois pas. Je n’ai certes pas testé l’alcool et donc, je ne connais pas exactement ses effets, mais je ne suis pas adepte du ‘on n’a qu’une seule vie et on doit tout essayer’».

Aswin Lutchanah commence l’écriture de poèmes en 2002, à l’âge de 18 ans. Ses deux premiers poèmes - il n’arrive plus à dire lequel il a écrit avant - s’intitulent Ode to C.S.E et Remember Me. Par C.S.E, il faut comprendre le Collège du St Esprit, où Aswin a fait ses études secondaires. «A la fi n de 2002, l’échéance approchait avec les examens du Higher School Certifi cate (HSC). Or, j’étais quelque peu troublé. J’allais devoir quitter physiquement la famille du C.S.E. Cette famille avait été un complément à ma propre famille pendant sept ans. Donc, c’est ce déchirement imminent à l’époque qui a donné lieu à mes deux premiers poèmes».

Dès lors, le jeune homme prend goût aux vers, y voyant un moment d’évasion où, dit-il : «Je crois en la liberté et que tout est possible. C’est une sorte d’état des lieux de soi à un instant T». Il écrit partout : dans l’autobus en allant au collège, pendant des cours à la faculté, dans le train, dans l’avion. Il n’y a pas d’heure ni de lieu précis. «L’inspiration est quelque chose de fou. Elle ne vient jamais quand vous en avez besoin. Il m’est arrivé d’écrire plusieurs poèmes dans la même semaine tout comme ne pas en écrire pendant plusieurs mois, voire terminer un poème longtemps après avoir écrit ses premiers vers».

L’étudiant n’a pas de sujets de prédilection en matière de poèmes, écrivant plus «par ressenti». «Par amour, j’ai écrit Elodie pour ma copine par amitié, il y a Claire pour ma meilleure amie. Sur l’oppression, j’ai écrit La haine déchaînée, sur la guerre, c’était Waris Raw !… J’ai aussi écrit Hommage à Kaya. Sur le thème de la nature, j’ai écrit La Malédiction de la nature … »

Aswin étudie à l’université Paul Verlaine à Metz en France. Il est actuellement en deuxième année d’un master d’informatique et il devrait normalement terminer ses études à la fi n de cette année. «Je m’oriente principalement vers les technologies du Web et le potentiel des réseaux sociaux». Il a choisi Metz essentiellement parce qu’il voulait être dépaysé et se retrouver seul avec lui-même. «A Metz, rien que le temps qu’il y fait est dépaysant. C’est certainement pour me forger en tant qu’homme et aussi en quête d’une forme d’indépendance que j’y suis allé».

Réfléchir et créer sont les deux passe-temps favoris de notre poète. Il veut travailler dans le monde du Web, tout en continuant à écrire. Il veut aussi répandre le bonheur là où il passe, ne serait-ce qu’avec un sourire.

«L’utopiste que je suis veut faire ressortir ce qu’il y a de mieux dans l’humanité. Je veux que le monde soit ‘a better place for you and for me and for the entire human race’, comme le chante Michael Jackson».

Corinne MINERVE

Corinne MINERVE