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Italie : les marchés encore fébriles après l''arrivée de Mario Monti

14 novembre 2011, 00:00

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Les marchés restaient fébriles, lundi 14 novembre, après l''''arrivée de Mario Monti (Photo), un économiste de 68 ans, à la tête du gouvernement italien.

La Bourse de Milan a ouvert sur une hausse de 1,59 % à 16 029 points, signe que les investisseurs saluent la désignation dimanche au poste de président du Conseil de l''ex-commissaire européen, qui s''est dit convaincu que l''Italie pouvait "vaincre" la crise.

Premier test immédiat pour M. Monti, passé avec succès : l''Italie a réussi à lever 3 milliards d''euros lundi matin pour sa première émission obligataire après la désignation du nouveau chef du gouvernement. Mais les taux d''intérêt ont bondi lors de cette opération, passant de 5,32 % lors de la dernière levée similaire, le 13 octobre, à 6,29 %. Ils n''ont toutefois pas atteint le niveau constaté sur le marché secondaire vendredi, de 6,437 %.

Mario Monti doit permettre à l''Italie de tirer un trait sur l''ère Berlusconi et espère rassurer les marchés ainsi que les partenaires européens de la troisième puissance économique de la zone euro.  L''actuel président de l''université Bocconi de Milan et président honoraire du cercle Bruegel, un club de réflexion économique européen qu''il a mis sur pied en 2005, a critiqué au cours des derniers mois les orientations choisies par Berlusconi et proposé des réformes en profondeur de l''économie italienne. Son expertise technique, son intelligence, ses qualités de diplomate de même que son refus de céder aux lobbies en ont fait l''un des commissaires européens les plus respectés. "Son mode de pensée et d''action n''était pas très italien. On le surnommait à cette époque ''le Prussien d''Italie''", se souvient un ancien ambassadeur qui a travaillé avec lui à Bruxelles.

SENS DE L''URGENCE

Lors d''une brève allocution prononcée quelques minutes après l''annonce de sa nomination par le palais du Quirinal, Mario Monti a promis de mener "avec un sens de l''urgence mais avec soin" des consultations en vue d''établir la composition de son gouvernement, qui devrait être formé essentiellement de technocrates. "Le pays doit devenir un maillon fort et non un maillon faible de l''Union européenne dont nous avons été parmi les fondateurs", a-t-il déclaré, s''engageant à "assainir la situation financière et reprendre le chemin de la croissance".

En dix ans passés à la commission européenne chargée du marché intérieur en 1994 puis de la concurrence à partir de 1999, Mario Monti s''est forgé une crédibilité et une solide réputation en s''opposant à des géants américains comme General Electrics, dont il a bloqué le projet de fusion avec Honeywell, ou Microsoft, condamné à une amende de 500 millions d''euros au nom de la lutte contre les monopoles. Il a également dénoncé les pratiques de certains Etats membres, comme les aides publiques apportées par la France à EDF ou à Alstom. Après deux mandats, il avait dû quitter à contrecœur la commission de Bruxelles en 2004, retournant à sa vie d''universitaire. Par une certaine ironie de l''histoire, son départ avait été provoqué par Silvio Berlusconi, qu''il remplace au palais Chigi.

Libéral convaincu, Mario Monti, qui défend de longue date l''idée d''une plus grande intégration des pays de la zone euro, est lié aux élites politiques mondiales et européennes. Président de la branche européenne de la Commission trilatérale, où se retrouvent décideurs américains, japonais et européens, il est également membre du groupe de Bilderberg, club informel et secret où se croisent responsables politiques et du monde des affaires.

RASSURER LES MARCHÉS

Le profil de cet homme, qui n''est affilié à aucun parti politique, est de nature à rassurer les partenaires européens de l''Italie, qui redoutent une contagion de la crise de la dette grecque. Les marchés financiers le considèrent également depuis des semaines comme le meilleur candidat susceptible de diriger un gouvernement d''unité nationale et de mettre en œuvre d''urgence les mesures d''austérité nécessaires au redressement des comptes du pays.

Monti devra cependant faire face, en Italie, à la Ligue du Nord, ex-alliée de Silvio Berlusconi, qui rejette sa nomination à la tête du gouvernement. Il lui faudra aussi composer avec le Peuple de la liberté (PDL) : le parti de Berlusconi lui a apporté son soutien, même si son secrétaire général, Angelino Alfano, a fait état d''une "énorme opposition" parmi les adhérents.

Sources : Le Monde.fr, AFP & Reuters.


 

Le Monde.fr, AFP & Reuters.