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Italie : Fin des élections municipales à enjeu national

30 mai 2011, 00:00

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Italie : Fin des élections municipales à enjeu national

Les bureaux de vote ont rouvert lundi matin en Italie pour la fin du second tour des élections municipales et régionales qui pourraient infliger un cuisant revers à Silvio Berlusconi, voire une humiliation dans son fief de Milan.

Les opérations de vote, étalées sur deux jours, s''''achèveront à 15h00 (17h00 à Maurice). Les résultats, qui seront connus peu après, pourraient affaiblir un peu plus encore le président du Conseil, déjà confronté à un scandale de mœurs et à des procès pour corruption, et mettre en péril sa coalition de droite au pouvoir sur le plan national.

Milan, la capitale économique du pays que le camp de Berlusconi contrôle depuis près de 20 ans, et Naples, la grande ville du Sud, concentrent toutes les intentions. Au premier tour, les 15 et 16 mai, Letizia Moratti, maire conservatrice de Milan et protégée de Berlusconi, n''a recueilli que 41,6% des suffrages contre 48% pour le candidat de la gauche, Giuliano Pisapia, avocat issu de Refondation communiste.

Au total, près de six millions d''électeurs sont invités à renouveler leurs élus dans 90 villes et six régions. Dimanche soir, 43,6% des inscrits avaient voté, une participation en recul par rapport au premier tour où elle était de 49,67%.

RÉFÉRENDUM

Lors de la campagne du premier tour, le président du Conseil avait présenté ces élections locales comme un référendum sur sa personne et sa politique. Les électeurs lui ont répondu: la gauche, pourtant peu en verve, a facilement conservé Turin et Bologne et contraint la droite à des seconds tours à Milan et Naples.

Quelques jours plus tard, l''agence de notation Standard & Poor''s a abaissé sa perspective pour l''Italie en raison de son incapacité à réduire sa dette et à relancer son économie, l''une des plus fragiles de la zone euro avec un chômage frappant 25% des jeunes et un niveau de vie qui s''est dégradé sur les dix dernières années.

Le gouvernement, qui tablait sur une croissance de 1,3% cette année, a été contraint de réviser à la baisse ses projections, ne prévoyant plus qu''une progression de 1,1% du PIB.

"C''est la fin de l''ère Berlusconi", a jugé Walter Veltroni, ancien dirigeant de la gauche, cité ce week-end par le journal L''Unita. "Ce vote a clairement montré qu''il y avait une crise au sein de la droite et une profonde division avec une opinion fatiguée d''être menée en bateau", a-t-il ajouté.

CAMPAGNE AGRESSIVE

Silvio Berlusconi, dont le mandat court jusqu''en 2013, a mis du temps à réagir aux résultats du premier tour avant de se relancer dans une campagne agressive, monopolisant les ondes pour s''en prendre à ses adversaires préférés, la gauche et les juges "communistes". Milan, a-t-il affirmé, se transformera en "ville de gitans" ("zingaropoli") envahie par les islamistes si elle se donne à la gauche, dont les électeurs sont, selon lui, écervelés. Lors du sommet du G8, jeudi et vendredi à Deauville, en France, il s''est plaint auprès du président américain Barack Obama de subir en Italie "une dictature des juges de gauche".

Prié de dire si la coalition entre son Peuple de la liberté (PDL) et la Ligue du Nord risquait d''exploser en cas de défaite, Silvio Berlusconi a répondu: "Je l''exclus formellement." Mais la Ligue du Nord, qui avait le vent en poupe ces derniers temps, a eu le sentiment d''être une victime collatérale de l''impopularité du président du Conseil lors du premier tour des élections locales, qui pouvaient pourtant lui être favorables. Umberto Bossi, son dirigeant, a prévenu qu''il ne se laisserait pas "entraîner vers le fond" par le PDL.

(Source: Reuters)