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Israël: Benyamin Nétanyahou, moins triomphant que prévu

23 janvier 2013, 00:00

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Israël: Benyamin Nétanyahou, moins triomphant que prévu

Selon les résultats provisoires disponibles mardi soir 22 janvier, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a obtenu une victoire moins nette que prévu aux élections législatives en Israël.

En 2009, la liste conduite par le chef du Likoud était parvenue en deuxième position derrière celle menée par Tzipi Livni. Mais l''''incapacité de cette dernière à réunir une coalition avait permis le retour de M. Nétanyahou au pouvoir. Le calcul électoral de M. Nétanyahou qui a consisté à s''allier à la formation nationaliste Israel Beitenou, même si elle a coûté des sièges au Likoud, a permis de creuser l''écart, mais les scores obtenus par les listes Maison juive, de Naftali Bennett, et surtout Il y a un futur de Yaïr Lapid, la surprise de la soirée, atténuent ce succès. M. Nétanyahou a d''ailleurs battu le rappel des troupes jusqu''à la dernière minute, sans succès.

Selon la moyenne des sondages effectués à la sortie des urnes réalisée par le Haaretz, le Likoud (31 sièges) devance Yesh Atid (Il y a un futur, 19) soit beaucoup plus que les dernières estimations publiées avant le vote (de 11 à 12 dans des sondages publiés le 18 janvier). Ce parti a été créé en avril 2012 sur un programme centriste selon les critères israéliens.

Arrivent ensuite le Parti travailliste (17 sièges), Maison juive (12 sièges, moins que ne le laissaient escompter les intentions de vote) et le Shass (12 sièges également). Le parti de gauche Meretz obtient 7 sièges, un bon résultat par rapport à 2009 et Hatnuah de l''ancienne chef de Kadima, Tzipi Livni, un chiffre identique. Il s''agit pour elle d''une déception. Les deux partis arabes et le parti Hadash obtiennent 7 sièges, dont 4 pour le troisième, non-sioniste, qui milite comme le Meretz pour un Etat palestinien, une thématique abandonnée par les travaillistes dans cette campagne.

La conséquence de ces estimations est claire même si les résultats définitifs feront probablement jouer un siège ou deux, plus probablement au profit de la droite: le bloc rassemblant la droite et les ultra-religieux ne disposera que de 61 des 120 sièges de la Knesset. Une majorité absolue mais fragile. M. Nétanyahou peut être tenté de forger une coalition avec les deux partis qui ont émergé le 22 janvier, Il y a un futur et Maison juive (62 voix au total), mais il sera alors à leur merci. Quant à une large coalition regroupant autour du Likoud et Israel Beitenou, les ultra-religieux, Maison juive et Il y a un futur, qui a fait campagne sur la généralisation de la conscription pour les religieux, elle semble difficile à concevoir pour l''instant.

Les résultats électoraux précédents du Likoud relativisent également la performance de M. Nétanyahou. Avec une trentaine de sièges, a foriori avec l''apport de Israel Beitenou (les deux formations en comptaient 42 dans la Knesset sortante), le résultat est en deça de celui obtenu par Ariel Sharon en 2003 (38 sièges) et loin de ceux de l''âge d''or du Likoud, de 1977 (43 sièges) à 1988 (40 sièges). Chef du parti central comme le fut par le passé le Parti travailliste, M. Nétanyahou est bien en position de constituer une coalition mais pas forcément avec les partis de son choix.

(Source: Le monde.fr)