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Iran: Au moins cinq morts lors de manifestations à Téhéran

28 décembre 2009, 00:00

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Au moins cinq personnes, selon la police iranienne, sont mortes dimanche à Téhéran où pour la seconde journée consécutive, les forces de sécurité sont violemment intervenues pour réprimer des manifestations de l''''opposition.

Selon des témoins et des sites Internet réformateurs, la police a ouvert le feu sur des manifestants et un neveu du chef de l''opposition Mir Hossein Moussavi fait partie des morts.

Le bilan n''a pu être confirmé de façon indépendante, en raison de l''interdiction faite aux organes de presse étranger de "couvrir" rassemblements et manifestations. La police iranienne a démenti que les forces de sécurité aient ouvert le feu, mais fait état de cinq morts dans des troubles. "Les experts cherchent à identifier les éléments suspects", selon un communiqué de la police.

Les autorités avaient averti qu''elles réprimeraient tout rassemblement de l''opposition à l''occasion de l''Achoura, l''une des fêtes les plus importantes du calendrier chiite.

Policiers anti-émeutes et bassidjis, les miliciens du régime, s''étaient déployés en nombre, bloquant les rues menant dans le centre de la capitale.

Mais plusieurs milliers de manifestants scandant "Mort au dictateur" sont parvenus à contourner le dispositif et se rassembler avenue de la Révolution, dans le centre de Téhéran, où s''étaient déroulés des rassemblements massifs après la réélection contestée en juin du président ultraradical Mahmoud Ahmadinejad. L''opposition accuse le pouvoir de fraudes et a proclamé vainqueur son candidat, Mir Hossein Moussavi.

Selon des témoins et le site web réformateur Rah-e-Sabz, la police est violemment intervenue à coups de gaz lacrymogène, chargeant les manifestants à la matraque et tirant des coups de semonce en l''air, avant d''ouvrir le feu directement sur les manifestants, faisant au moins trois morts. Un autre protestataire a été abattu dans une rue voisine, selon ces sources.

Ali Moussavi, un neveu de Mir Hossein Moussavi, a été tué dimanche lors des affrontements, selon un proche conseiller de l''ancien candidat réformateur à la présidentielle. Le site de Mir Hossein Moussavi précise qu'' Ali Moussavi, 35 ans, a reçu une balle dans le dos dans la rue Azadi, lors d''affrontements avec les forces de sécurité et été transporté à l''hôpital Ibn Sina.

Plus d''une vingtaine de partisans de l''opposition ont été blessés, dont certains grièvement, avec des fractures provoquées par les coups, selon des témoins.

Dans plusieurs points du centre de la capitale, des manifestants ont riposté par des jets de pierre contre les forces de sécurité et en incendiant leurs motos et leurs véhicules, selon des sites d''opposants et des vidéos amateur. Des hélicoptères de la police effectuaient des cercles au-dessus de la capitale.

De violents affrontements entre police et manifestants étaient signalés dans au moins trois grandes villes d'' Iran, Ispahan et Najafabad dans le centre du pays et Chiraz dans le sud. Par ailleurs, des informations non confirmées faisaient état de quatre morts dans des manifestations à Tabriz dans le nord-ouest du pays, selon le site Rah-e-Sabz.

Comme lors des dernières manifestations, l''accès à Internet était très lent dimanche en Iran, et celui au réseau de téléphonie mobile perturbé également. Le gouvernement restreint régulièrement les communications pour tenter d''empêcher les manifestants de s''organiser.

Les funérailles le 21 décembre du Grand ayatollah Hossein Ali Montazeri, plus prestigieux dissident du régime décédé la veille à l''âge de 87 ans, ont servi de nouveau point de ralliement pour les manifestations de l''opposition.

Samedi, les forces de sécurité avaient violemment dispersé des manifestants dans le centre de Téhéran. Des militants radicaux ont par ailleurs interrompu samedi soir à Téhéran un discours de l''ancien président Mohammad Khatami, agressant et blessant plusieurs personnes selon le site réformateur Salaam News. Les agresseurs criaient des slogans à la gloire du guide suprême iranien, l''ayatollah Ali Khamenei.