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Irak : au moins 27 morts dans des violences

29 mai 2013, 07:36

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Irak : au moins 27 morts dans des violences
Au moins 27 personnes ont encore été tuées mardi en Irak, selon des responsables médicaux et des services de sécurité, le gouvernement discutant des moyens pour stopper les violences qui ont fait 530 morts en mai.
 
Au moins 50 autres personnes ont été blessées mardi 28 mai dans ces violences qui font craindre une reprise du conflit confessionnel, entre sunnites et chiites, qui a ensanglanté le pays dans les années 2006/2007.
 
L’attaque la plus meurtrière a été perpétrée dans le quartier chiite de Sadr City, dans le nord de Bagdad, où une bombe a explosé dans un bus, tuant au moins six personnes et en blessant 30 autres, a-t-on appris auprès des sources médicales et de sécurité. 
 
A Tarmiyah, au nord de Bagdad, un kamikaze a fait exploser son camion plein d’explosifs, tuant quatre personnes, dont deux policiers, et blessés huit autres, ont indiqué un docteur et un policier.
 
Trois parents du vice-président du conseil provincial de Salaheddine (nord) ont été abattus, près de Baiji.
 
Plus au nord, à Mossoul, quatre policiers et quatre hommes armés ont été tués dans des affrontements et les assaillants ont aussi tué un chef tribal dans cette ville.
 
Près de Mossoul, le lieutenant-colonel Faris al-Rachidi, un officier des renseignements de la police, a été tué et trois policiers blessés dans une explosion, selon un médecin et un policier.
 
Par ailleurs, un kamikaze conduisant un camion plein d’explosifs a tué un soldat et blessé deux autres, au sud de la ville.
 
Des hommes armés ont aussi exécuté deux membres d’une milice anti-Al-Qaïda près de Tikrit, au nord de la capitale alors qu’un troisième milicien a été abattu dans la ville de Kirkouk.
 
Entre le 1er et le 28 mai, 530 personnes ont été tuées et 1 287 blessées dans des attaques, faisant de ce mois le plus meurtrier en au moins un an, selon des données compilées par l’AFP à partir des informations fournies par des sources de sécurité et médicales.
 
A l’issue d’un conseil des ministres, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a déclaré que les «auteurs des attentats et les groupes terroristes extrémistes veulent susciter une guerre confessionnelle».
 
Dans un communiqué, le Conseil des ministres a parallèlement décidé d’«agir contre toutes les milices qui commettent des actes hors la loi» et appelé «les forces politiques à assumer leur responsabilité face au regain de violences et à tenir une réunion de concertation à ce sujet».
 
Le communiqué renouvelle également les avertissements du gouvernement contre les chaînes de télévision qui «incitent» au confessionnalisme.
 
En avril dernier, les autorités de Bagdad avaient décidé de suspendre les licences de 10 chaînes, dont l’influente Al-Jazeera du Qatar pour «incitation aux violences interconfessionnelles», une décision critiquée par l’ONU et par des ONG des droits de l’Homme.
 
La flambée de violence que connaît le pays depuis le début de l’année intervient en pleines tensions confessionnelles, la minorité sunnite se mobilisant depuis des mois pour dénoncer avec force sa marginalisation par le gouvernement dirigé par les chiites.
 
Au quotidien, les sunnites estiment que cette stigmatisation s’exprime en particulier dans l’utilisation systématique de l’arsenal législatif antiterroriste à leur encontre.
 
Le gouvernement a certes lâché du lest depuis le début de leur mouvement en libérant des prisonniers et en augmentant le salaire des milices sunnites anti-Qaïda, mais il ne s’est pas attaqué aux racines sociales de la frustration sunnite.
 
«J’exhorte une nouvelle fois tous les dirigeants irakiens à faire leur possible pour protéger les civils. Il est de leur responsabilité de mettre fin à l’effusion de sang maintenant», a déclaré mardi l’émissaire spécial de l’ONU en Irak Martin Kobler dans un communiqué.