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Interpol enquête sur un réseau de drogue entre Maurice, Madagascar et la Réunion

16 juin 2011, 00:00

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Interpol enquête sur un réseau de drogue entre Maurice, Madagascar et la Réunion

Un Allemand faisant partie du réseau de distribution de « brown sugar » entre les îles de la région, a été arrêté ce mardi 14 juin à Toamasina, à Madagascar. L’un de ses complices, un Australien, avait  été intercepté à la Réunion en 2008. Un marin mauricien a, lui, été arrêté en 2009 et condamné à Port-Louis.

 

Le concept d’îles Vanille n’intéresse pas que les opérateurs touristiques de la région. Les trafiquants de drogue ont
également investi  ce créneau depuis belle lurette. Interpol a fini par y mettre bon ordre. Ce mardi 14 juin, fort d’un mandat d’arrêt international, elle a arrêté l’Allemand Norbert Gilewski, 65 ans, dans un hôtel de la cité de Canada, à Toamasina, dans la Grande île, où il résidait depuis un an, rapporte notre confrère L’Express de Madagascar dans son édition du mercredi 15 juin.

 

Le sexagénaire est considéré comme un des maillons du réseau ayant alimenté tout Maurice et l’île de la Réunion en « brown sugar » via Madagascar durant ces dernières années. Ce, grâce au concours de passeurs ayant pris place à bord du « Mauritius Trochetia », le navire de la Mauritius Shipping Corporation (MSC) qui assure une liaison entre les trois îles ainsi que Rodrigues.

 

Accusé d’une ribambelle de délits liés à la drogue et placé en détention par la cour de Toamanisa, l’Allemand est soupçonné d’être lié aux deux personnes arrêtées pour avoir voulu faire entrer de la drogue à Maurice. L’une au Port, à l’île sœur, l’autre à Port-Louis.

 

Dans le premier cas, un kilo d’héroïne a été découvert dans le double fond de la valise de l’Australien Kenneth Hopkins, 61 ans, le vendredi 19 décembre 2008. Il avait embarqué à Tamatave à bord du « Mauritius Trochetia » et celui-ci venait de faire escale à l’île sœur.

 

Ce consultant en recyclage, domicilié à Phnom-Peng, au Cambodge et considéré comme le cerveau de ce réseau, a nié savoir ce que contenait cette valise qu’il affirme avoir achetée dans la rue. Il a soutenu qu’il était parti faire des repérages à Madagascar dans le cadre d’un projet de mise en place d’usines de traitements de déchets dans les pays en voie de développement.

 

Peu après son arrestation, il a exigé que son dossier soit traité par la justice française. Celle-ci a découvert par la suite que ses comptes en banque au Cambodge et en Australie recelaient plusieurs centaines de milliers de dollars, a révélé Le Quotidien de la Réunion dans son édition du 28 janvier 2009.

 

Le second complice de Norbert Gilewski est un marin mauricien du « Mauritius Trochetia », Clency Denis L’Eveillé, âgé de 56 ans, et ayant travaillé durant un quart de siècle sur les bateaux du groupe Rogers. Il a été interpellé avec 730 grammes d''''héroïne à son retour à Port-Louis, le 7 janvier 2009, par l’équipe de l’adjoint au commissaire de police, Ravin Sooroojebally.

 

Un juge d’instruction français est même venu enquêter à Maurice suite à cette saisie, dans le cadre d’une commission rogatoire, a fait ressortir une source aux Casernes Centrales, ce mercredi 15 juin à lexpress.mu. Le but étant de connaître toutes les ramifications du réseau inter îles.

 

Norbert Gilewski s’est donc retrouvé dans la ligne de mire des limiers d’Interpol. L’aide des autorités australiennes et allemandes a ainsi été nécessaire pour l’appréhender. Un juge international a même débarqué à Toamasina durant la semaine écoulée pour mettre la main sur lui.

 

D’après l’enquête d’Interpol, il faisait venir de l’héroïne à l’état brut à Madagascar et la traitait avant qu’elle ne soit acheminée vers Maurice avec la complicité de Clency Denis L’Eveillé, qui se chargeait de placer la drogue sur le « Mauritius Pride ». La cour suprême l’a condamné à 11 ans de prison, l’an dernier.

 

Ces trois affaires démontrent l’échange de renseignements entre les services de lutte antidrogue entre Madagascar, Maurice et la Réunion. Que ce soit dans le cas de l’Australien Kenneth Hopkins ou du Mauricien Clency Denis L’Eveillé, les douaniers de la Réunion et de la brigade anti-drogue mauricienne savaient exactement où chercher la cargaison d’héroïne.

 

L’arrestation de Norbert Gilewski n’est que le début d’une série d’arrestations, Interpol et la police mauricienne devant travailler de concert pour établir qui sont les clients mauriciens du réseau, indique une source autorisée aux Casernes Centrales.