La mère du bébé tué dans des circonstances troubles à Rivière-du-Poste a été soumis à un interrogatoire ce jeudi 24 février. Elle n’a répondu qu’à quelques questions banales. La police va la faire examiner par un panel d’experts pour déterminer si elle peut répondre de ce crime.

« Mo la tête fatigué ». C’est ainsi que Sujata Tania, 22 ans, a finalement éludé les questions que lui a posées la police à l’hôpital Brown-Séquard dans l’après-midi du jeudi 24 février. Avec l’assentiment des médecins de service, la CID de Rose-Belle a procédé à l’interrogatoire la jeune femme entre 16h et 16h40 quant aux circonstances de la mort de son nourrisson de dix jours dans la matinée du lundi 21 février mais l’exercice n’a rien donné.

Ce jour-là, aux petites heures du matin, elle avait disparu de la maison de ses beaux-parents, à Rivière-du-Poste, avec son nouveau-né dans les bras. Elle est rentrée chez les parents vers les 19h30, à Rose-Belle, sans le nourrisson et tout laissait présager qu’elle l’avait jeté par-dessus le pont enjambant la rivière qui traverse le village.

Sujata Tania étant dans un état d’abattement, elle avait alors été admise en salle de haute sécurité à l’hôpital psychiatrique. Mardi, aux surveillants, elle a laissé entendre qu’elle avait laissé son enfant au pied d’un immeuble à Ebène mais tel n’était pas le cas.

Après trois jours de recherches, ce mercredi 23 février, le cadavre du bébé a été découvert par des habitants de Rivière-du-Poste à moins d’un kilomètre en aval du pont. L’autopsie conduite le même soir par le chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a révélé que l’enfant avait d’abord été tué, après avoir été projeté au sol, pour ensuite être jeté dans la rivière.

Fort de cet élément, les enquêteurs dirigés par l’inspecteur Dhanraj Goolaup ont voulu, ce jeudi 24 février, que Sujata Tania leur explique les circonstances dans lesquelles son bébé a eu le crâne fracassé. Ils ont tenté d’amadouer la mère en lui demandant, par exemple, quand elle s’est unie à Pravesh et comment s’est déroulée sa grossesse.

La jeune femme a fourni des réponses tout à fait banales. Cela, en présence de son homme de loi, Me Jim Seetaram, avant de leur faire comprendre qu’elle ne souhaitait pas en dire davantage. Vu qu’elle a déjà été traitée dans le passé pour des troubles mentaux, les enquêteurs n’ont pas voulu insister.

Sujata Tania étant en mesure de s’expliquer selon les médecins de l’hôpital psychiatrique, la CID de Rose-Belle envisage de réclamer un ordre au magistrat du district de Grand-Port afin qu’elle soit auscultée par le chef du service médico-légale de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin.

S’il s’avère que Sujata Tania a encore toutes ses facultés, après un examen par un panel de médecins de l’Etat, elle sera alors inculpée d’infanticide et placée en détention préventive.

 En attendant, dans la matinée de jeudi, son mari et ses proches ont procédé aux funérailles du petit Abhi. En l’absence de Sujata.