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Inde: Les parlementaires votent pour élire le chef de l''Etat

19 juillet 2012, 00:00

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Les parlementaires indiens votaient ce jeudi pour élire le nouveau chef de l''''Etat, un poste surtout honorifique qui devrait revenir à un "éléphant" du Parti du Congrès, dont le talent de médiateur pourrait être fort opportun après les élections générales en 2014.

L''actuelle présidente de l''Union indienne, Pratibha Patil, discrète et peu connue à l''étranger, quittera ses fonctions deux jours après l''annonce des résultats dimanche. Elle fut la première femme à avoir été nommée présidente de l''Union indienne, le 25 juillet 2007.

Sauf coup de théâtre, Pranab Mukherjee, candidat du parti du Congrès qui mène la coalition gouvernementale, devrait terminer une carrière de plus de 40 ans à la tête d''une puissance émergente de 1,2 milliard d''habitants, véritable mosaïque de cultures, de religions et d''identités. Cet ancien ministre des Finances, 76 ans, est crédité d''un soutien beaucoup plus important que son rival, ancien président du parlement, P.A. Sangma, 64 ans, qui est soutenu par le principal parti d''opposition, le très conservateur Bharatiya Janata Party (BJP).

Indifférence générale

Selon la chaîne d''informations CNN-IBN, M. Mukherjee, qui a voté aux côtés du Premier ministre, Manmohan Singh, et de la présidente du parti du Congrès, Sonia Gandhi, devrait recueillir 67% des suffrages contre 30% pour M. Sangma.

L''élection se déroulait dans l''indifférence générale, les grands quotidiens nationaux ayant préféré faire leur "Une" jeudi sur le décès la veille de la première "superstar" de Bollywood, Rajesh Khanna. Les télévisions filmaient aussi en continu l''hommage populaire à ce premier "Indian lover".

Fin connaisseur de la turbulente arène politique indienne, M. Mukherjee pourrait cependant jouer un rôle clé dans l''organisation du prochain gouvernement après les élections générales en 2014 si des résultats serrés devaient déboucher sur des tractations entre partis, notamment régionaux. La plupart des observateurs prédisent en effet des résultats dans un mouchoir de poche en raison du mécontentement populaire dû aux ratés de la croissance et à des scandales de corruption au sein du gouvernement.

"Chaque parti recherche de nouveaux partenaires pour pouvoir former un nouveau gouvernement. En tant que président, M. Mukherjee pourrait piloter le navire. C''est un médiateur", a estimé auprès de l''AFP Sanjay Kumar, un analyste politique au Centre d''étude sur les sociétés en développement, à New Delhi.

Un  bilan mitigé

Mais M. Mukherjee, né le 11 décembre 1935 au Bengale occidental (est) a démissionné le mois dernier du ministère des Finances sur un bilan mitigé.Car, depuis des mois, la troisième économie d''Asie connaît des ratés: aggravation des déficits de la balance commerciale du pays, ralentissement des entrées de capitaux étrangers, net ralentissement de la croissance, inflation persistante et réformes avortées.La croissance indienne n''a progressé que de 5,3% au dernier trimestre 2011-2012, soit la plus faible performance trimestrielle depuis neuf ans.

En Inde, le chef de l''Etat est élu au suffrage indirect pour un mandat de cinq ans par un collège électoral spécial composé de membres du parlement fédéral, bicaméral, et par des parlementaires d''assemblées locales. L''Inde a hérité du modèle parlementaire britannique dans lequel le chef d''Etat n''exerce qu''un rôle de représentation, même s''il est le commandant suprême des forces armées. La réalité du pouvoir exécutif appartient au gouvernement dirigé par le Premier ministre, actuellement Manmohan Singh, 79 ans.

Photo : Sonia Gandhi (g) et le Premier ministre indien Manmohan Singh regardent leur candidat Pranab Mukherjee voter le 19 juillet 2012 à New Delhi.

Source : Béatrice Le Bohec/AFP.