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Ignoble
Si ce n’est pas un vulgaire chantage, ça y ressemble. Sous un fallacieux prétexte de solidarité avec Maya Hanoomanjee, cinq ministres du Mouvement socialiste militant (MSM) ont choisi de démissionner du Cabinet le mardi 26 juillet. Dans un premier commentaire, Pravind Jugnauth, le leader du MSM, qui occupait le portefeuille des Finances, prétend qu’il ne pouvait, par solidarité, rester à son poste devant la manière de faire de l’«Independent Commission against Corruption» (ICAC). Sans oser critiquer ouvertement cette institution, le MSM fait comprendre qu’il n’approuve pas le fait qu’elle ait procédé à l’arrestation de Maya Hanoomanjee, puis logé une accusation provisoire à son encontre dans le cadre de son enquête sur les procédures d’achat de la clinique «MedPoint».
Le leader du MSM annonce, après sa rencontre du lundi 1er août avec le chef du gouvernement, que son parti demeure solidaire de la majorité gouvernementale et que ses relations personnelles avec le Premier ministre et leader du parti travailliste restent inchangées. Mais de qui se moque-t-il ?
Le MSM sait pertinemment bien que l’ICAC ne peut pas revenir sur ses pas et que seule sa dissolution peut changer le cours des choses. Et c’est en quelque sorte ce que réclame le MSM en des termes peu voilés et sans toutefois avoir le courage de le réclamer. Ce cinéma ne vise finalement qu’à soustraire l’ancienne ministre de la Santé du contrôle de l’ICAC.
Or, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Comme tout citoyen, Maya Hanoomanjee a droit à la présomption d’innocence et disposera de toute la protection constitutionnelle pour assurer sa défense. Sa mise en accusation n’est qu’une inévitable étape de l’enquête amorcée par l’ICAC. Si elle n’a rien à se reprocher, elle gagnerait à rester sereine et à faire confiance à nos institutions.
La démission collective des cinq ministres du MSM, à la suite de la mise en accusation de leur collègue de la Santé, n’est qu’un ignoble chantage. Le pays a bien d’autres choses à faire pour surmonter les nombreuses difficultés qui s’annoncent. Et Navin Ramgoolam a bien fait de réitérer publiquement son soutien à l’ICAC.
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