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Hugo Chavez vainqueur du référendum au Venezuela

16 février 2009, 01:00

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Hugo Chavez vainqueur du référendum au Venezuela

Le président vénézuélien Hugo Chavez a obtenu dimanche la levée de toute limitation au nombre de mandats présidentiels consécutifs, et pourra en 2012 en briguer un troisième.

Selon les résultats publiés par le Conseil national électoral, 54,4% des électeurs ont approuvé lors du référendum organisé dimanche la suppression d''''un amendement constitutionnel qui limitait à deux le nombre de mandats. A l''inverse, 45,6% y étaient opposés.

"Longue vie à la révolution", s''est exclamé Chavez, vêtu de son emblématique chemise rouge, du balcon de son palais présidentiel, face à une foule de plusieurs milliers de ses partisans qui ont ensuite entonné l''hymne national.

L''ancien parachutiste n''a cependant pas annoncé de nouvelles mesures, contrairement à son habitude lors de ses discours de victoire. Il a préféré promettre une lutte accrue contre la criminalité et la corruption, deux phénomènes qui ont entamé sa popularité, ainsi qu''un renforcement des réformes déjà lancées.  "Si nous renforçons ce que nous avons déjà fait, alors, dès l''année prochaine, nous serons en bien meilleure position pour ouvrir de nouveaux horizons", a-t-il assuré.

L''opposition a reconnu sa défaite, plus large que ce que les sondages avaient laissé anticiper. "Aujourd''hui, Goliath a gagné", a reconnu le dirigeant d''opposition Leopoldo Lopez, référence biblique à l''avantage détenu par Chavez dans la campagne électorale grâce à la manne pétrolière, qui selon ses détracteurs lui permet de financer de grands rassemblements.

Au pouvoir depuis dix ans, Chavez a récemment estimé avoir besoin d''au moins dix années supplémentaires pour achever la mise en place de sa révolution d''inspiration socialiste.  "Cela ne peut pas s''arrêter, car l''avenir est entre les mains du président", a affirmé Juan Carlos Carillo, vendeur de vêtements quadragénaire de Caracas. Tandis que des feux d''artifice étaient tirés, des cortèges de voitures et de motos s''élancaient dans les rues de la capitale, saluant par des coups d''avertisseur la victoire du "oui".

Les dirigeants de l''opposition, qui accusent Chavez d''être un autocrate et de vouloir faire du Venezuela une réplique du régime castriste cubain, avaient tenté lors de la campagne de s''appuyer sur le mécontentement lié à la criminalité, à la mauvaise gestion économique et à la corruption.

Quelque 17 millions d''électeurs étaient appelés à voter. Aucun incident majeur n''a été signalé lors du scrutin.  Ce n''était pas la première fois que Chavez tentait d''adapter les règles constitutionnelles à son désir d''avenir politique: fin 2007, un précédent référendum avait abouti à une courte défaite.  Allié de Cuba et de l''Iran, il a adopté au cours des derniers jours un ton plus conciliant à l''égard de ses adversaires, qu''il n''hésite pas à traiter de laquais des Américains.

Après avoir orchestré un coup d''Etat manqué en 1992 contre l''ancien président Carlos Andres Perez, condamné puis gracié, Chavez avait obtenu satisfaction en passant par les urnes six ans plus tard. Il a alors engagé une politique d''inspiration socialiste dans ce pays qui est l''un des pourvoyeurs de pétrole des Etats-Unis.

Nationalisant des pans entiers de l''économie, il s''est attaqué aux vieilles élites politiques, a développé l''habitude de prendre Washington à rebrousse-poil et consacré des milliards de pétrodollars au financement de projets sociaux.

Malgré ces efforts, il n''est pas parvenu à régler le problème d''une corruption chronique, non plus qu''à juguler une violence persistante dans le pays.

L''élection de Barack Obama et le ton plus modéré adopté par les Américains ont affaibli la position de Chavez qui se posait en porte-parole des Etats opposés à l''administration de George W. Bush.

Malgré cette victoire, 2009 s''annonce comme une année difficile pour le président du Venezuela avec un baril aux alentours de 40 dollars, bien en-dessous des 60 dollars pris comme base de référence pour boucler le budget national.


Reuters