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Houssain Rajabally : Quand des études d’infirmier ouvrent des horizons insoupçonnés

1 juillet 2012, 00:00

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Houssain Rajabally : Quand des études d’infirmier ouvrent des horizons insoupçonnés

Parti initialement pour des études d’infirmier en Grande-Bretagne, Houssain Rajabally opte pour le Canada où il a embrassé une carrière de chercheur dans le domaine du sommeil, de docteur en psychologie et en psychanalyse et dans l’enseignement dans le cycle tertiaire. Ses compétences sont sollicitées dans le monde entier.

Nous sommes dans les années 60. C’est l’époque où des études entreprises en Angleterre en vue d’une carrière d’infirmier étaient un passage obligé pour de nombreux jeunes Mauriciens désireux de s’exiler et de chercher leur bonheur à l’étranger. Mohamad Housssain Mohamad Rajabally, fils du Dr Abdool Motalib Rajabally, premier dentiste de couleur à exercer à Maurice, et d’Aïsha Bibi Hourbai Rajabally, ne faisait pas exception à cette règle.

Cependant, c’est le Canada qui a finalement séduit définitivement le jeune homme. Accompagné de sa femme et d’un enfant âgé tout juste d’un an, Houssain Rajabally prend place sur un bateau au port de Southampton. Après une semaine de voyage, il arrive à destination.

Son séjour en Angleterre a pourtant été loin d’être inutile. Après avoir obtenu son diplôme d’infirmier, il partira temporairement pour la Suisse où il va travailler dans un hôpital cantonal à Genève. De retour chez la Blonde d’Albion, il entame des études dans un domaine qui l’a toujours intéressé, à savoir la psychologie.

Fort de ses qualifications professionnelles, le jeune homme n’a pas eu de peine à trouver du travail au Canada. Cependant, l’élévation dans l’échelle tant sociale que salariale passe obligatoirement par l’acquisition de qualifications académiques appropriées. Houssain Rajabally va s’y investir corps et âme ayant obtenu le feu de son épouse pour partager sans broncher les effets sur la vie de famille des sacrifices que nécessitait la mise à exécution d’un projet d’études en ‘nursing’à l’Université de Kingston puis à l’Université de la province d’Ottawa en vue d’obtenir un diplôme en l’occurrence, une Licence ès Sciences qui allait lui ouvrir d’immenses possibilités de réussite dans son pays adoptif.

Pressé par le temps, Houssain Rajabally va se lancer un défi contre l’attente des professeurs de l’Université. « Je voulais terminer les études d’une durée initiale de 4 ans en deux ans et demi. J’ai tenu ma promesse ». Pari tenu, pari réussi.
Au Canada, ce qui compte, c’est l’homme, ses compétences et sa capacité. « Mes salaires allaient considérablement augmenter. Ils sont passés de $ 300 à $ 610 ». Houssain Rajabally décroche un poste de professeur à la Faculté de Santé au Mohawk College. Il enseigne la psychologie. En même temps, il travaille comme Assistant directeur dans un hôpital d’Ontario.

Estimant qu’il peut encore progresser dans le domaine académique, Houssain Rajabally s’inscrit à l’Université de New York Buffalo 30 kilomètres de l’autre côté de la frontière entre le Canda et les USA. Il s’y rend tous les jours à 6h30 pour terminer à 11h30. Ensuite, il fera 110 kilomètres pour rejoindre l’Université de McMaster, université spécialisée dans des recherches située à Hamilton, Ontario. Il y était employé comme chercheur dans le domaine du sommeil.

L’aventure professionnelle va le conduire à accepter un poste de professeur à la Faculté de Santé et de Sciences sociales à l’Université d’O’Kanagan, situé dans la région d’O’Kanagan Valley, Colombie Britannique, province du Canada réputée pour la beauté de son paysage naturel. L’impact de cette région sur Houssain Rajabally a été tel qu’il n’a pas pu s’en séparer. Ce qui devait arriver, arriva. En 1976, il s’installe définitivement à Kelowna, une ville située aux abords du Lac O’Kanagan. C’est un plan d’eau doté d’une surface de 351 km2. Il est ceinturé par les dépressions allongées de la Vallée éponyme sur une distance de 135 kms de long et de 4/5 kms de large.

Du balcon de sa villa plantée dans un chic quartier de Kelowna, Houssain Rajabally dispose d’une vue grandiose sur le lac O’kanagan que surplomb l’imposant relief de la Vallée d’OKanagan qui, recouvert de neige en hiver, ressemble à un immense drap posé à même le sol.

Houssain Rajabally fait partie de cette génération d’expatriés pour laquelle l’éducation permanente est la voie indispensable au progrès. Il décide alors de s’inscrire à l’Université de Washington en vue de décrocher un doctorat en psychologie avec un supplément en psychanalyse. Grâce à d’innombrables sacrifices, il termine ses études avant le délai prescrit. Son doctorat en poche, Houssain Rajabally maintient son poste de professeur mais dispose d’un cabinet de consultation. Il dispense des cours que durant 5 heures par jour. Il dispose de beaucoup de temps libre.

Pour terminer ses études de doctorat, Houssain Rajabally a obtenu une année sabbatique de son université. Tel un enfant rebelle, il fait un saut dans son pays natal dans le cadre d’une visite en Inde en tant que chargé de cours itinérant. Il ouvre un cabinet de consultation à la rue Labourdonnais, Port-Louis. Il se permet de participer aux élections générales du 20 décembre 1995 sous la bannière du Parti Républicain. Il n’a recueilli que 105 votes bien loin derrière Samioullah Lauthan, candidat de l’alliance Parti Travailliste/Mouvement Militant Mauricien élu en tête de liste dans la circonscription numéro 3, Port-Louis Maritime/Port-Louis Est.

Il est peu probable qu’il vienne s’installer à Maurice mais Houssain Rajabally maintient un contact permanent avec son pays natal surtout avec sa petite sœur qu’il appelle affectueusement ‘Sana’et qui occupe un poste important dans le service judiciaire. Marié à une Française, Houssain Rajabally est père de deux filles Myriam et Soraya et d’un fils, Karrim.