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Haïti : Arrivée de renforts à Port-au-Prince, mais l’aide ne parvient pas aux sinistrés

19 janvier 2010, 00:00

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Des soldats, médecins et humanitaires sont arrivés hier lundi 18 janvier à  Haïti, où nombre de sinistrés en quête d''''eau et de nourriture n''ont toujours pas reçu d''aide, six jours après le séisme qui a laissé le pays en proie au chaos.

Il faudra probablement des semaines pour établir un bilan fiable, mais l''Union européenne évoque jusqu''à 200 000 morts. Plusieurs pays ont dépêché des renforts à Port-au- Prince r pour venir en aide aux sinistrés à Haïti.

Toutefois, l''aide expédiée jusqu’ici n''est pas encore parvenue à de nombreux sinistrés. Elle se heurte aux difficultés de transport, à la confusion bureaucratique, à la crainte d''attaques des convois humanitaires, à l''effondrement du pouvoir local et à l''ampleur des besoins.

Le secrétaire général des Nations unies a annoncé lundi après s''être rendu à Haïti la veille qu''il souhaitait renforcer la Mission de stabilisation de l''ONU en Haïti (MINUSTAH) avec 1 500 policiers et 2 000 soldats supplémentaires pour six mois.
Dans la journée, l''ancien président américain Bill Clinton est arrivé avec sa fille Chelsea en Haïti, serrant les mains de soldats américains avant de se rendre dans un bâtiment abritant les commandants de la Joint Task Force-Haïti. Bill Clinton a également rencontré des médecins de l''hôpital général de Port-au-Prince, où sont soignés quelque 1 500 patients. Il a promis que sa fondation fournirait des médicaments et un générateur afin de permettre aux équipes médicales de travailler la nuit.
Bill Clinton, envoyé spécial de l''ONU en Haïti, et son successeur, George W. Bush, s''occupent aux Etats-Unis d''une campagne de collecte de dons pour les sinistrés.

Les pillages se sont étendus lundi à de nouvelles zones du centre de Port-au-Prince, où des centaines de jeunes gens ont escaladé des murs pour s''emparer de tout ce qu''ils trouvaient dans des magasins. Le dentifrice est particulièrement prisé: les gens s''en passent sous le nez pour couvrir l''odeur des corps en décomposition.

Dans un secteur, des policiers ont tiré en l''air pour disperser des jeunes gens qui s''étaient attaqués à un stock de rhum. "Je bois autant que je peux. Cela donne du courage", expliquait Jean-Pierre Junior.

De nombreux sinistrés cherchent surtout à fuir. Des centaines de ressortissants américains ou prétendant l''être brandissaient leurs papiers d''identité dans une longue file d''attente devant l''ambassade des Etats-Unis dans l''espoir de quitter le pays par avion.

L''Union européenne, citant des responsables haïtiens, estime qu''environ 200 000 personnes pourraient avoir péri dans le séisme. D''après les autorités haïtiennes, quelque 70 000 corps ont jusqu''à présent été retrouvés.

Des représentants de l''UE ont par ailleurs estimé à 250 000 le nombre de blessés et un million et demi celui des sans-abri. Le Programme alimentaire mondial (PAM) projette d''ériger un camp de tentes pour 100 000 personnes dans les faubourgs de Port-au-Prince. Quelque 50 000 personnes dorment déjà chaque nuit sur le terrain de golf de la ville, où la 82e Division aéroportée de l''armée américaine a établi un camp.

Des dizaines de secouristes tentaient toujours, six jours après la secousse dévastatrice, de secourir des victimes ensevelies sous les décombres. "L''espoir demeure", soulignait Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l''ONU (OCHA).

Dans les rues, des gens continuent cependant de mourir, des femmes accouchent et des blessés sont transportés dans des brouettes ou sur le dos de leurs proches jusqu''à des antennes chirurgicales installées à la hâte.

Si la distribution d''eau et de vivres commence à mieux s''organiser, le port endommagé reste bloqué et des organisations humanitaires critiquent la gestion de l''aéroport par les troupes américaines.