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Hôpitaux : un médicament anticancer à Rs 90 000

31 octobre 2012, 00:00

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Hôpitaux : un médicament anticancer à Rs 90 000

Rs 1,5 million par patient… C’est ce que l’Etat pourrait dépenser pour un traitement à l’Herceptin (trastuzumab), un médicament anticancéreux. Une dose coûte environ Rs 90 000. S’il n’est actuellement pas disponible dans les hôpitaux publics, à cause de son coût élevé, le ministère de la Santé envisage d’y avoir recours.

«Ce médicament n’est pas dans le protocole du ministère de la Santé pour le moment, car il est très coûteux. Toutefois, nous sommes en train de considérer la possibilité de l’introduire au cas par cas», confirme le Dr Ravind Domun, Regional Health Director de l’hôpital Victoria. Il ajoute que «l’Herceptin est utilisé dans certaines formes de cancer du sein. Des études en Amérique ont démontré que les chances de guérison sont de 90 %».

Ce médicament, souligne le Dr Ravind Domun, peut être obtenu, pour le moment, uniquement dans le privé. Quelque 40 à 50 patients en achèteraient. «Mais tout le monde n’a pas les moyens de se procurer ces médicaments dans le privé», s’insurge une patiente de l’unité de cancérologie de l’hôpital Victoria. Atteinte d’un cancer du sein, elle raconte que «lors de ma visite de suivi chez le médecin à Candos, j’ai vu un avis dans la cabine de ce dernier disant ‘Do not prescribe Herceptin and Vinorelbine’. Cela m’a choquée, car je ne comprenais pas pourquoi, alors que c’est un protocole très efficace pour le cancer du sein».

Après plusieurs rechutes, suite à de précédentes sessions de chimiothérapie, et les autres traitements ne fonctionnant pas, son médecin lui a finalement prescrit le Vinorelbine (Navelbine), un agent anticancéreux. «Le Vinorelbine coûte également très cher et on le prescrit désormais au cas par cas. La requête vient normalement du médecin et c’est le Therapeutic Committee qui décide de la marche à suivre», indique le Dr Domun.

«Je trouve cela injuste de dire que l’on va donner le médicament au cas par cas. C’est très dérangeant quand le médecin nous sort des prétextes du genre : c’est très compliqué de se procurer tel ou tel traitement ou que le fournisseur n’en a pas en stock», lance la patiente. Le Regional Health Director de l’hôpital Victoria soutient, lui, que tout le monde reçoit son traitement à l’hôpital. Tout en concédant que des patients doivent parfois attendre, car les médicaments, «très coûteux, ne sont pas stockés», mais sont achetés au fur et à mesure que le besoin se fait sentir. Cela prendrait deux ou trois jours, selon lui.

«Tous les patients ne nécessitent pas le traitement. Le cancer, c’est vraiment au cas par cas. Et, le ministère de la Santé ne peut pas forcément acheter tous les médicaments. Cela requiert un certain budget. Toutefois, l’on peut assurer qu’aucun patient, peu importe sa maladie, n’est laissé sans traitement», précise le Dr Domun.


De nouvelles infrastructures pour le traitement du cancer à Candos

Le ministère de la Santé annonce de nouveaux services pour le traitement du cancer à l’hôpital Victoria, Candos. L’établissement accueillera ainsi bientôt une deuxième unité de radiothérapie.

«Tous les patients cancéreux de l’île reçoivent leur traitement à l’hôpital Victoria. Leur nombre ne cesse d’augmenter et nous voulons leur donner un meilleur traitement. Une nouvelle unité, dotée d’un second accélérateur linéaire, sera construite très bientôt», indique le Dr Ravind Domun, Regional Health Director à l’hôpital Victoria. Selon ce dernier, un budget de plus de Rs 100 millions a été alloué à ce projet et les procédures d’appel d''''offres seront lancés incessamment.

La construction d’un nouveau bloc de huit ou neuf étages, dédié au cancer, devrait également démarrer l’année prochaine. «Le ministère des Infrastructures publiques travaille actuellement sur le plan du bâtiment», précise le Dr Ravind Domun.

(Photo: La nouvelle unité de chimiothérapie de l’hôpital SSRN. L’Etat envisage d’introduire, au cas par cas, un médicament anticancéreux).