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Grippe A : 5 200 élèves malades à la Réunion

25 août 2009, 00:00

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Grippe A : 5 200 élèves malades à la Réunion

Il y a de plus en plus d’élèves malades, et certains enseignants sont également grippés. Hier soir, la préfecture n’avait ordonné aucune fermeture de classe. “Les équipes pédagogiques gèrent”, affirme un syndicaliste.

Si la rentrée scolaire s’était à peine enrhumée, cette deuxième semaine d’école marque l’offensive de la grippe. Hier soir, la préfecture annonçait le chiffre de 5 200 élèves absents pour cause de grippe, sur un total de 227 100 jeunes scolarisés, de la maternelle en post-bac. Soit 2,3 % de la population scolaire. Antony, élève au collège de la Montagne (Saint-Denis), a observé hier : “J’ai vu une dizaine d’élèves repartir masqués avec leurs parents. Au collège, il y a beaucoup moins d’élèves que la semaine dernière”. Dans sa classe de troisième, Antony vient d’enregistrer un septième cas de grippe. Et comme certains professeurs sont malades, deux classes ont dû fermer. Assez logiquement, les établissements les plus exposés sont ceux qui sont en altitude, à l’air frais. A l’école de Piton Hyacinthe, près du Tampon, c’est 27 absents qu’on a compté hier. Erick Chavriacouty, du SE-Unsa, commente : “Une enseignante est grippée, et il n’est pas permis de répartir les élèves dans les classes. Alors les équipes pédagogiques gèrent”. Les élèves sont renvoyés à la maison. “Les enseignants ont conseillé aux parents d’enfants à risques de se retourner vers leur médecin.” “La grippe monte en puissance depuis la rentrée”, confirme Didier Gopal, directeur de l’école Reydellet à Saint-Denis. “Aujourd’hui, sur 178 élèves, j’en ai renvoyé cinq à la maison pour forte fièvre.” En plus des dix élèves et d’un enseignant malade, l’école voit doucement grimper son nombre de grippés. “Mais nous n’avons ni lit, ni infirmerie”, regrette M. Gopal, responsable du Snuipp-FSU. “Pouvons-nous, dans ces conditions, continuer à accueillir les élèves ?”, questionne M. Chavriacouty. D’une manière générale, les enseignants se débrouillent, aidés parfois de remplaçants. Selon le service communication de la préfecture, jusqu’à hier soir, le préfet n’avait ordonné aucune fermeture de classe, ce qui laisse supposer que toutes les écoles continuent à fonctionner aujourd’hui et verront augmenter le nombre de grippés.

Labo grandeur nature

Plus que jamais, l’île de La Réunion devient, après la Nouvelle-Calédonie, le laboratoire d’expérimentation de la grippe A, avant la rentrée scolaire de France métropolitaine. On comprend que vu de Paris, ce labo grandeur nature serve essentiellement à préparer cette échéance : “Ce sont plusieurs millions d’élèves qui vont faire leur rentrée scolaire le 2 septembre et nous avons le devoir de les protéger face à un virus qui se propage facilement”, écrivait le 19 août Luc Chatel, à la fois ministre de l’Education nationale et porte-parole du gouvernement (*). Dans notre île, le virus est bien là. Et les méthodes de protection ont été rappelées par le recteur le jour de la rentrée : se laver les mains, isoler les enfants malades... C’est un cadre parfait pour la visite de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, qui viendra vendredi ausculter notre service de santé. Dans un communiqué diffusé hier, le Sgen-CFDT demande “la mise en place d’une commission de veille et de suivi placée sous l’autorité du préfet. (...) Il est essentiel de ne pas retomber dans l’attentisme inacceptable qui a prévalu lors de la première phase du chikungunya”.

(Source : Clicanoo.com)