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Grande-Bretagne: Nick Clegg impatient de mettre fin à l''incertitude politique

11 mai 2010, 00:00

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Grande-Bretagne: Nick Clegg impatient de mettre fin à l''incertitude politique

Les tractations se poursuivent en Grande-Bretagne. "Troisième homme" du scrutin, le chef des libéraux-démocrates Nick Clegg a formellement entamé mardi des négociations avec le Parti travailliste de Gordon Brown en vue de l''''éventuelle formation d''un gouvernement de coalition.

Il s''est dit "impatient" de mettre fin à l''incertitude politique qui prévaut depuis les élections du 6 mai, sans toutefois préciser s''il comptait annoncer ou non dans la journée une décision. "Les discussions entre les partis politiques sont maintenant dans une phase critique et finale. Je suis aussi impatient que quiconque de résoudre les choses d''une manière ou d''une autre", a-t-il simplement déclaré à la presse, devant sa maison de la banlieue londonienne.

Son parti, qui discute à la fois avec les Tories et le Labour, a passé la nuit à examiner toutes les options, a-t-il ajouté. "Nous agirons comme toujours de manière responsable (...) pour créer le gouvernement stable que le peuple britannique mérite", selon M. Clegg.

Lundi, aucun accord n''a été conclu entre les libéraux-démocrates et les conservateurs, arrivés en tête du scrutin mais sans obtenir la majorité de 326 sièges qui leur aurait permis de former directement un gouvernement. Les libéraux-démocrates ont demandé aux conservateurs des précisions sur la fiscalité et la réforme électorale -principal point d''achoppement entre les deux formations.

Les conservateurs ont fait état lundi soir de progrès dans les discussions avec les "LibDem", proposant un référendum sur une réforme du système électoral qui pourrait permettre aux libéraux-démocrates d''obtenir davantage de sièges. Cela reste cependant en deçà de la révolution que représenterait l''introduction de la proportionnelle, réclamée par les libéraux-démocrates.

Les discussions tout azimuts se poursuivent donc, et le leader conservateur David Cameron est apparu contrarié par la tournure des événements. "Le temps de la décision, je pense, est venu", a-t-il lancé mardi.

Quant aux pourparlers entre les libéraux-démocrates et le Parti travailliste, ils mettent mal à l''aise certains responsables du Labour. L''ancien ministre de l''Intérieur John Reid a ainsi estimé qu''un accord de coalition serait "la destruction mutuelle assurée". Un tel compromis permettrait peut-être aux Travaillistes de rester un peu plus longtemps au pouvoir, mais lui ferait aussi perdre encore des voix au sein de son électorat, a-t-il fait valoir.

De plus, selon lui, une coalition entre les libéraux-démocrates, les travaillistes, avec le soutien de petites formations, ne pourrait pas être viable. "Je ne vois pas en quoi essayer de rassembler six partis différents, et ne même pas avoir de majorité, apporterait la stabilité dont nous avons besoin. Cela pourrait être perçu comme la défense des ses propres intérêts. L''opinion n''est pas stupide", a-t-il dit.

Lundi, le Premier ministre Gordon Brown a appelé de ses voeux un accord de gouvernement avec les libéraux-démocrates, et promis qu''en cas d''accord, il démissionnerait de ses fonctions en septembre, comme le souhaitent les "LibDem".

Le Premier ministre a annoncé que des primaires seraient organisées pour le remplacer à la tête du parti. Son successeur pourrait être nommé lors de la convention annuelle du parti travailliste à l''automne. Le ministre des Affaires étrangères David Miliband et le ministre de l''Education Ed Balls figurent parmi les favoris pour lui succéder à la tête du parti.