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Grande-Bretagne : le scandale News of the World fait tomber les têtes

18 juillet 2011, 00:00

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Grande-Bretagne : le scandale News of the World fait tomber les têtes

La tempête déclenchée par le scandale des écoutes téléphoniques imputées à News of the World semble lundi se rapprocher dangereusement de David Cameron après avoir fait tomber dimanche une nouvelle tête, celle du plus haut policier de Grande-Bretagne.

D''''après la presse britannique, le Premier ministre va écourter un déplacement en Afrique et rentrer mardi à Londres. D''après le Guardian, David Cameron ( en haut, é gauche) revient pour mettre en place l''enquête indépendante confiée à Brian Leveson tandis que le Financial Times rapporte qu''il s''agit d''éteindre les critiques sur son absence dans un pays ébranlé par le scandale.

Paul Stephenson ( à droite)  a démissionné dimanche de ses fonctions de chef de la police de Londres en raison des soupçons selon lesquels des policiers se seraient laissés corrompre par News of the World et n''auraient pas suffisamment enquêté sur les accusations d''écoutes illégales portées dès 2005 contre le tabloïd. Il avait séjourné dans un établissement thermal de luxe dont l''un des conseillers en communication était Neil Wallis, ancien rédacteur en chef adjoint de News of the World. Neil Wallis était par ailleurs employé comme consultant par la police. Il a été arrêté la semaine dernière dans le cadre de l''enquête sur les écoutes téléphoniques.

Ne pas compromettre le Premier ministre

"Je n''avais aucune connaissance de l''ampleur de cette pratique scandaleuse", a déclaré Paul Stephenson au sujet des écoutes téléphoniques. Dans sa déclaration retransmise à la télévision, il a dit ne pas avoir informé David Cameron des relations de la police avec Neil Wallis afin de ne pas compromettre le Premier ministre en raison de sa relation avec Andy Coulson, ancien rédacteur en chef de News of the World.

David Cameron a embauché Andy Coulson en 2007 pour devenir son porte-parole alors que ce dernier venait d''être contraint à la démission de News of the World en raison de l''emprisonnement d''un journaliste du tabloïd impliqué dans des écoutes téléphoniques. Andy Coulson a depuis quitté ses fonctions auprès du chef du gouvernement. Il a été arrêté le 8 juillet puis libéré sous caution.

L''opposition travailliste a sauté sur l''occasion pour critiquer le Premier ministre. "Il est frappant que Sir Paul Stephenson assume ses responsabilités et réponde aux questions (...) (tandis que) le Premier ministre persiste à refuser de reconnaître son erreur de jugement et de répondre aux questions", a dit Yvette Cooper, porte-parole du Labour sur les affaires intérieures.

Déjà accusé d''une trop grande proximité avec Rupert Murdoch, le Premier ministre est d''autant plus fragilisé qu''il est un ami de Rebekah Brook (en bas, à gauche) . Cette protégée de Rupert Murdoch, âgée de 43 ans, a démissionné vendredi de la direction de News International. Elle était rédactrice en chef de News of the World, l''un des journaux de News Corp en Grande-Bretagne, à l''époque où ce tabloïd se serait livré à des écoutes illégales de milliers de personnes et aurait corrompu des policiers. Rebekah Brooks affirme qu''elle n''était pas au courant de ces pratiques. Elle a  été détenue pendant près de 12 heures dimanche par la police, avant d’être libérée sous caution aux alentours de minuit.


Les révélations sur les méthodes de News of The World et d''autres journaux de News International ont suscité une indignation générale en Grande-Bretagne. Elles ont aussi soulevé des interrogations quant à l''influence qu''exercerait Rupert Murdoch sur la classe politique.

Le scandale a déjà contraint Rupert Murdoch à renoncer au moins provisoirement à son projet d''acquisition du bouquet de chaînes satellite BSkyB. L''homme d''affaires a aussi fait brutalement disparaître le 10 juillet News of The World, après 168 ans d''existence. Il a présenté des excuses dans la presse du week-end en Grande-Bretagne.

Tout cela n''a pas suffi à éteindre la colère, notamment au parlement, où les membres de la commission des médias comptent le soumettre à un feu roulant de questions mardi, de même que son fils et successeur présumé, James, et Rebekah Brooks.