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Grande-Bretagne : la coalition à l''épreuve du "Super Thursday"

5 mai 2011, 00:00

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Grande-Bretagne : la coalition à l''épreuve du "Super Thursday"

Trente et un millions de Britanniques sont appelés à se prononcer par voie de referendum ce jeudi sur un nouveau mode de scrutin qui divise la coalition au pouvoir entre conservateurs et libéraux-démocrates.

Le référendum coïncide avec la tenue d''''élections dans 279 municipalités anglaises, mais pas à Londres, et avec le renouvellement des parlements d''Ecosse, d''Irlande du Nord et du Pays de Galles.

Ce "Super Thursday" pourrait être une occasion pour les Britanniques de sanctionner la coalition gouvernementale qui a prescrit une cure d''austérité drastique au pays afin de combler entièrement le déficit budgétaire et de réduire les dépenses publiques de 20% sur les quatre prochaines années. Plus de 300 000 emplois du service public sont amenés à disparaître.

Les conservateurs du Premier ministre, David Cameron, et leurs alliés libéraux-démocrates se retrouvent en outre dans deux camps opposés au sujet de la réforme du système électoral. On s''attend que les électeurs rejettent le changement et s''en tiennent au scrutin uninominal majoritaire à un tour, qui accorde un siège de député au candidat le mieux placé, même sans majorité absolue, et défavorise les petits partis.Les Libéraux démocrates de Nick Clegg, favorables à un nouveau système, sont à l''origine de cette consultation, qu''ils ont posée comme condition à leur participation au gouvernement il y a un an.

Les Britanniques appelés à voter devront dire s''ils sont favorables à l''instauration d''un Alternative Vote (AV). Dans ce système, chaque électeur classe les candidats en lice dans sa circonscription selon son ordre de préférence. Si aucun candidat n''obtient de majorité absolue, les voix qui se sont portées sur le candidat arrivé dernier sont redistribuées en fonction des deuxièmes choix de ses électeurs. Cette procédure est renouvelée jusqu''à ce qu''un candidat atteigne la majorité absolue.

Les conservateurs s''opposent à cette réforme et ont appelé à voter "non". Les Lib Dems militent depuis longtemps pour un système authentiquement proportionnel mais Nick Clegg a qualifié l''AV de "misérable petit compromis" et la campagne référendaire, coincée entre un mariage princier et une série de jours fériés, n''a guère passionné les Britanniques.

Le résultat du référendum ne devrait cependant guère influer sur la marche de la coalition. "Je crois qu''ils ont toujours besoin l''un de l''autre", estime Tim Bale, professeur à l''université du Sussex. "L''atmosphère a changé, mais pas l''arithmétique parlementaire."

Les travaillistes apparaissent, eux, divisés sur les bienfaits de l''AV. Le chef de file du Labour, Ed Miliband, souhaite un changement de scrutin tandis que d''autres figures du parti vantent les mérites du système actuel.

Le Labour, à nouveau en tête des sondages, table sur de bons scores aux municipales. Conservateurs et Libéraux démocrates s''attendent à de nombreux revers et à perdre chacun des centaines d''élus, d''autant que les "Tories" avaient réussi à progresser lors des derniers votes à ces élections en 2007.

En Ecosse, 3,9 millions d''habitants sont appelés à élire 129 députés. Les travaillistes ne devraient pas arriver à battre le Parti national écossais, qui prône l''indépendance, ce qui serait perçu comme un cuisant échec, dans cette région traditionnellement ancrée à gauche. Les parlements gallois (60 sièges) et nord-irlandais (108 sièges) doivent également être renouvelés jeudi.

(Source: Reuters)