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Grande-Bretagne: Cameron dénonce «l''effondrement moral» de la société

16 août 2011, 00:00

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Grande-Bretagne: Cameron dénonce «l''effondrement moral» de la société

Le Premier ministre britannique David Cameron ( photo) a promis lundi de réexaminer l''''attribution des prestations sociales après les émeutes de la semaine dernière, qu''il a attribuées à un "effondrement moral" de la société.

"Notre riposte sécuritaire doit être assortie d''une réponse sociale", a affirmé M. Cameron, qui avait annoncé la semaine dernière des mesures anti-émeutes et des renforts importants de police pour faire face aux pires violences urbaines en Grande-Bretagne depuis au moins 30 ans. Ces émeutes, qui ont embrasé quatre nuits consécutives plusieurs villes du pays, dont la capitale, ont fait cinq morts et terni l''image du pays à un an des jeux Olympiques d''été de Londres.

"Les problèmes sociaux qui couvent depuis des décennies nous ont explosé au visage", a poursuivi M. Cameron, dénonçant "l''effondrement moral à petit feu" de la société britannique et accusant pêle-mêle "les enfants sans père, les écoles sans discipline, les récompenses accordées sans effort".

Le Premier ministre conservateur, qui multiplie depuis près d''une semaine les interventions, a aussi pointé du doigt l''Etat qui a "toléré (...), encouragé parfois, certains des pires aspects de la nature humaine", promettant une "révision" des politiques notamment "sur les écoles, les prestations sociales, l''éducation des enfants".

Dans le détail, M. Cameron a annoncé "une guerre totale" contre les "gangs" - affirmant que les "éradiquer était une nouvelle priorité nationale" - et un service civique pour les jeunes d''au moins 16 ans qui souhaitent volontairement "entraîner des enfants au foot" ou encore "rendre visite à des personnes âgées".

Le gouvernement britannique va aussi réfléchir à "durcir les conditions de ceux qui ne travaillent pas et reçoivent des aides", a prévenu M. Cameron. Les personnes reconnues coupables d''avoir participé aux émeutes pourraient perdre leurs allocations, même si elles n''écopent pas d''une peine de prison, a précisé le ministre du Travail, Iain Duncan Smith, sur la BBC.

L''objectif de toutes ces mesures vise à "réparer notre société cassée", a expliqué M. Cameron, qui a exclu de revenir sur les coupes budgétaires dans la police.

L''opposition travailliste a immédiatement dénoncé les réponses "simplistes" et "toutes faites" du gouvernement. Le "comportement malade" observé lors des émeutes n''est pas confiné "au sous-prolétariat", a affirmé Ed Miliband, le chef des travaillistes, pointant du doigt l''irresponsabilité de toute une société, des banquiers "goulus, égoïstes et immoraux" jusqu''aux députés qui ont "magouillé leurs notes de frais".

"L''éducation, les compétences, les services pour les jeunes, le travail: est-ce que c''est important pour détourner les jeunes des gangs, de la criminalité? Oui, c''est important", a-t-il ajouté depuis une école du nord de Londres, où il avait été élève.

La police continuait par ailleurs lundi à procéder à des arrestations dans la foulée des pillages et violences de la semaine dernière: plus de 2 300 personnes ont jusqu''à présent été interpellées, obligeant pour la première fois des tribunaux à rester ouverts dimanche pour faire face à l''afflux de suspects.

Le gouvernement, qui a tenu lundi une nouvelle réunion d''urgence sous la houlette de la ministre de l''Intérieur Theresa May, n''a annoncé aucune réduction du nombre de forces de police déployées dans la capitale, portées exceptionnellement à 16 000, bien qu''aucun incident sérieux n''ait été déploré depuis mercredi matin (10 août) dans le pays.

Sources : 20 minutes.fr & AFP

20 minutes.fr & AFP