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Grève au Nigeria : cinq manifestants tués lors de heurts avec la police

10 janvier 2012, 00:00

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Cinq personnes au moins ont été tuées au Nigeria, lundi 9 janvier, dont quatre par balle, dans des affrontements entre policiers et manifestants au premier jour d''''une grève générale contre la hausse des prix des carburants, a indiqué la Commission nationale des droits de l''homme. Le mot d''ordre de grève générale semblait suivi dans le pays, lundi.

Trois personnes ont été abattues dans la capitale économique Lagos et une autre à Kano, la métropole du Nord où un couvre-feu a été imposé lundi soir.  Un  enfant de 9 ans a également été tué dans cette ville, mais apparemment écrasé par la foule dans un mouvement de panique.

Les syndicats de travailleurs menacent d''une grève illimitée si le gouvernement ne rétablit pas la subvention dont la suppression, le 1er janvier, a entraîné le doublement du prix de l''essence. Le litre à la pompe est ainsi passé dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro). Mais, si l''activité était largement à l''arrêt dans les grandes villes, la production de pétrole, 2,4 millions de barils par jour, n''a pas été affectée par la grève, ont assuré des responsables du secteur.

La subvention est considérée par beaucoup de Nigérians de la rue comme l''un des rares bénéfices de la manne pétrolière accordés par l''Etat, premier exportateur de pétrole du continent africain, aux plus pauvres. Le gouvernement a expliqué cette décision par sa volonté de réduire les dépenses publiques et d''encourager l''investissement dans le raffinage (qui ne couvre aujourd''hui que 17 % des besoins du pays). La subvention absorbait, en effet, plus de 8 milliards de dollars par an, soit 5 % du produit national brut.

Les partisans de sa suppression font valoir qu''elle enrichissait d''abord les classes favorisées aux dépens des pauvres et alimentait la corruption. Cependant, la hausse des prix du transport frappe de plein fouet les 70 % de Nigérians qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Ce mouvement se produit dans un contexte de tension croissante entre chrétiens et musulmans dans le pays le plus peuplé d''Afrique, où des manifestants ont tenté lundi d''incendier une mosquée dans le Sud à majorité chrétienne.
Depuis les sanglants attentats du jour de Noël qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens dans le Nord majoritairement musulman ont fait plus de 80 morts. La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l''application de la charia (loi islamique) dans l''ensemble du pays.

De son côté, le pape a déploré lundi que l''objectif de la réconciliation et du respect de "toutes les ethnies et religions" soit encore lointain en Afrique. Benoît XVI a évoqué "en particulier la recrudescence des violences qui touche le Nigeria".

A Washington, les Etats-Unis ont "vivement" condamné lundi les actes de violence attribués au groupe islamiste Boko Haram, et pressé les autorités nigérianes de poursuivre les responsables.

Dimanche, le président Goodluck Jonathan avait admis pour la première fois que Boko Haram, un groupe assez mystérieux, disposait de soutiens et de sympathisants au sein du parlement, de la justice et des services de sécurité.

Sources : Le Monde.fr & AFP.

Le Monde.fr & AFP.