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Grèce : le parlement adopte un budget d''austérité pour 2011

23 décembre 2010, 00:00

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Grèce : le parlement adopte un budget d''austérité pour 2011

Les parlementaires grecs ont adopté ce jeudi un budget pour 2011 imposant une nouvelle vague de réduction des dépenses publiques et de hausse des impôts quelques heures après de nouvelles manifestations antigouvernementales à Athènes.

Ce budget d''''austérité était une des conditions imposées par l''Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour le déblocage d''une aide de 110 milliards d''euros.  Il  vise à réduire le déficit national pour le ramener à 7,4% de PIB contre 9,4% cette année.

"Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour réussir. Nous allons changer ce pays", a déclaré le Premier ministre George Papandréou s''adressant aux parlementaires avant le vote. Le budget a été approuvé par les seuls élus du Pasok soutenant le gouvernement socialiste, soit 156 voix sur 300.

Cette adoption est intervenue quelques heures après que des milliers de manifestants ont défilé dans les rues d''Athènes aux cris de "On n''en peut plus". Trois mille personnes se sont rassemblées devant le parlement dans une capitale où les transports publics étaient paralysés par la grève. "On n''a plus d''espoir, on est juste en train de sombrer", dit Apostolos Kostopoulos, employé de la compagnie d''électricité publique dont le salaire a été réduit.

Les conducteurs de bus et de métro à Athènes effectuent depuis deux semaines des grèves perlées, ce qui complique l''accès aux commerces situés dans le centre de la capitale grecque en pleine période de Noël.

Menaces contre les grévistes

Le gouvernement a menacé mercredi d''interrompre par la force ce mouvement de grève en invoquant une législation d''exception utilisée cette année pour briser d''autres grèves dans les transports, notamment de la part des chauffeurs de poids lourds.

"Tout le monde doit faire preuve de responsabilité (...) l''Etat dispose des pouvoirs nécessaires pour préserver l''intérêt général", a déclaré le porte-parole du gouvernement, George Petalotis, dans une interview télévisée.

Ce mois-ci, des manifestants ont déjà affronté la police et incendié des voitures et un hôtel du centre d''Athènes tandis que 50 000 personnes ont défilé contre les mesures d''austérité.

Pour les observateurs, les mesures prévues dans le budget 2011 affaibliront un peu plus l''économie du pays sans lui garantir pour autant d''échapper à une restructuration de sa dette.

Après avoir dévoilé peu après leur arrivée au pouvoir fin 2009 qu''ils avaient hérité d''un déficit budgétaire bien plus élevé que prévu, les socialistes ont mis en œuvre des mesures draconiennes d''austérité pour respecter les termes de l''accord conclu avec l''UE et le FMI.

Le gouvernement a ainsi réduit d''environ 15% les salaires des fonctionnaires, repoussé l''âge de la retraite, gelé le montant des pensions versées aux retraités et effectué des coupes dans les dépenses publiques.

Il n''est en revanche pas parvenu à augmenter autant qu''il l''espérait les rentrées fiscales, malgré une hausse de la TVA.
Les créanciers de la Grèce jugent qu''elle respecte globalement son programme fiscal. Ils l''invitent cependant à renforcer sa politique d''austérité.

En raison notamment de cette rigueur, l''économie grecque devrait se contracter d''environ 3% en 2011 après une baisse de 4,2% en 2010. Le taux de chômage devrait atteindre un niveau record, à 14,6%, après 12,1% cette année.

La politique d''austérité est menée conformément au soutien financier apporté par l''Union européenne et le FMI pour aider la Grèce à redresser ses comptes publics et éviter à la zone euro une contagion de la crise de la dette souveraine.

(Source: Reuters)