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Gaston Valayden mon rêve d’Amérique

28 juillet 2010, 00:00

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Gaston Valayden mon rêve d’Amérique

Théâtre : Une occasion ratée ? Gaston Valayden, responsable de la «Trup Sapsiway», s’accroche à «so labouzi rouz». Il ne désespère pas d’aller jouer sa pièce aux Etats-Unis.

 

Jour The Madogs of Diego, adaptation en anglais de sa pièce Les Chiommes, à San Francisco, ne serait pas a priori une utopie pour Gaston Valayden, responsable de la Trup Sapsiway.

Pourtant, ce voyage s’annonce plutôt compromis, de l’aveu du metteur en scène lui-même. Tout commence quand, à travers ses contacts avec des festivals du monde entier, la Trup Sapsiway est invitée à monter sur scène à l’occasion de la 19e édition du San Francisco Fringe Festival. Un festival libre, sans jury, qui aura lieu du 8 au 19 septembre prochain.

C’est par tirage au sort – effectué en février dernier – que les participants de divers pays ont été choisis pour le San Francisco Fringe Festival. Ce festival sans censure a pour particularité de reverser 100% des recettes aux troupes. La Trup Sapsiway fait partie des 40 troupes sélectionnées.

Elle figure, de surcroît, parmi les cinq troupes non-américaines choisies.

Les autres viennent du Canada et du Royaume-Uni. Dès lors commence, pour la troupe, le parcours du combattant en vue de trouver les fonds nécessaires afin de traverser l’Atlantique. Parmi les portes auxquelles Gaston Valayden va frapper, celle du ministère des Arts et de la Culture.

«Depuis mars, nous avons fait une demande pour obtenir une partie de l’argent pour les billets d’avion et pour l’hébergement», explique le metteur en scène. «De notre côté, nous allions nous débrouiller pour trouver le reste de la somme

Les jours passent. Deviennent des mois. L’échéance approche. Un geste viendra de la MauritiusTourism Promotion Authority qui a donné à la troupe quatre billets pour aller jusqu’en Angleterre. Le hic, c’est qu’ils sont cinq à devoir faire le déplacement. Et l’Angleterre, c’est à michemin de leur destination.

«Minis pa an tor», ajoute Gaston Valayden. «Li finn met sa dan lame so bann ofisie. Depuis, le dossier n’a pas avancé.»

Le dernier contact pris avec les autorités date du mois dernier. La réponse qui lui a été faite, c’est que son dossier suit son cours.

«J’ai pratiquement perdu tout espoir d’y aller», lâche le metteur en scène. «C’est une porte que les autorités sont en train de fermer pour l’art mauricien en Amérique.» Il ne s’agit pas seulement d’une plate-forme pour l’expression artistique : «Je comptais aussi l’utiliser comme plate-forme de revendication », affirme-t-il.

En effet, The Madogs of Diego a pour sujet le destin des Chagossiens. Les Chiommes, la pièce d’origine, a été jouée lors du Festival de théâtre de Port-Louis en 2005. Gaston Valayden qui n’est pas auteur à mâcher ses mots, y dénonce la culpabilité de tous les Mauriciens face au destin des Chagossiens. «Les Chiommes, mi-chiens, mi-hommes, qu’ils soient à Maurice ou à Londres, les Chagossiens sont maltraités et ne sont pas reconnus comme des êtres à part entière.» La même année,

Les Chiommes avait été présentée lors du Festival franco-créole de théâtre en Guadeloupe.

«Les Chagossiens ont été délogés, ils ont été déportés. Qui s’en soucie ? Justement, en Amérique, je ne crois pas que l’on soit sensible à cette cause. Ce festival aurait été une occasion